Le lien entre tous ces actes barbares porte le nom de racisme. Un racisme qui malheureusement devient bien ordinaire ! Les images publiées dans Aujourd'hui Le Maroc dans son édition du vendredi 3 mars et montrant le passage à tabac de notre compatriote Moulay Amer Idrissi par des carabiniers italiens ont réveillé d'autres images tout aussi cruelles dans ma mémoire. Celles par exemple de jeunes Maghrébins -enfants de l'immigration- victimes de bavures policières ou de crimes à caractère raciste, en France dans les années 80. L'été 83 avait d'ailleurs été baptisé «été meurtrier» par les jeunes Beurs, tant étaient nombreux les jeunes ayant payé de leur vie le lourd tribut au racisme et à la xénophobie ambiante : Taoufik 9 ans, Walid 18 ans, Aïssa 17 ans, Habib 26 ans... De là d'ailleurs -comme un certain nombre d'autres jeunes Marocains de France- date mon engagement associatif. Depuis, en France, Le Pen est arrivé à 15% lors des élections présidentielles, bien des esprits se sont «lepénisés», dans toute l'Europe, le racisme, la haine d'autrui, l'antisémitisme...se sont banalisés. Moulay Amer a été victime de représentants des «forces de l'ordre», Ilan Halimi, en région parisienne, a été torturé à mort parce que -semble-t-il- son appartenance à la communauté juive était un «facteur aggravant» pour ses tortionnaires... le lien entre tous ces actes barbares porte le nom de racisme. Un racisme qui malheureusement devient bien ordinaire ! Nous approchons du 1er Mai, date de triste mémoire, puisque rappelez-vous Brahim Bouarram -autre jeune Marocain- avait été jeté à la Seine par des sbires de l'extrême droite, à Paris, il y a quelques années. Le contexte international, la montée des conflits, les effets de la médiatisation ne font que renforcer les amalgames et le racisme anti-musulman et/ou anti-arabe fait des ravages dans nombre de pays européens. Où sont les grandes voix pour appeler à la tolérance, où sont les grandes manifestations pour exprimer le rejet de tout racisme, de toute xénophobie. Attention car nos jeunes sont de plus en plus nourris au «biberon de la haine» et de plus en plus discrets sont les discours qui prônent la paix, la tolérance, l'amitié... Sans doute ma chronique est-elle bien modeste et bien insuffisante mais ne pourrions-nous mettre à profit les grands défilés qui seront organisés à l'occasion du 1er Mai pour faire entendre des slogans appelant au respect, à l'amour de l'autre. Ce pourrait aussi être le 16 mai- date de la commémoration des attentats qui nous ont endeuillés. Bref, quelle que soit la date qui serait retenue, il serait, je pense, grandement temps de faire entendre une voix populaire et forte de tolérance... Peut-être ma chronique aura-t-elle un effet «boule de neige», en tout état de cause, nous sommes déjà un certain nombre à être prêts pour une telle initiative.