Qui a osé dire que les marocains ne sont pas civiques ? Non seulement ils révèlent un sens aigu du civisme, frôlant le record absolu, mais en plus ils font preuve d'un optimisme à toute épreuve Qui a osé dire que les marocains ne sont pas civiques ? Non seulement ils révèlent un sens aigu du civisme, frôlant le record absolu, mais en plus ils font preuve d'un optimisme à toute épreuve. Les résultats du dernier sondage CSA-TMO Maroc / Maroc 2020 le montrent. On y découvre des citoyens entourés d'une multitude de formations politiques qui les laissent froids, gouvernés par un exécutif dont les deux tiers sont insatisfaits, perdus au milieu d'un maelstrom d'associations et d'ONG dont la plupart ne font qu'entendre parler. Comme si cela ne suffisait pas, beaucoup gardent comme des stigmates le souvenir d'élections falsifiées, de voix vendues, d'autorités touche à tout. Et, comble, ils sont chaque jour confrontés à l'incompétence de leurs élus locaux et à l'absentéisme de leurs députés. Bien triste décor que nous plante ce sondage. Pas étonnant dans ces conditions qu'une majorité de 87 % de nos concitoyens ait fini par prendre ses distances à l'égard de la chose politique, se maintenant pudiquement en dehors de toutes les mouvances politiques actuelles. Le sort des prochaines élections en est-il pour autant réglé ? cela serait compter sans le formidable sens civique mis à jour par le sondage. En dépit de tout, 60 % des électeurs marocains demeurent décidés à participer aux prochaines communales et législatives. Pour la majorité, il le feront d'abord, nous dit-on, par conscience de leur devoir civique. Seulement cette fois-ci ils ne se laisseront pas vendre les mêmes châteaux en Espagne. Civiques, certes, mais pas idiots. L'électorat sévira lors des prochaines consultations et ça fera mal, nous assure le sondage. Plus question de sacrifier au même rite « votatif ». Seuls 8% resteront fidèles à leur anciennes amours. Pour les autres, finis les temps des mariages arrangés entre familles. Le profil du candidat décidera, qu'il soit affilié à un parti politique ou non. Voilà, à en croire nos sondeurs, de quoi chambouler sérieusement la carte politique du Maroc lors des prochaines élections. Que ceux qui sont déjà partis en campagne revoient leur copie. Faute de quoi, le vote sanctionnera. Et sur ce point là, les Marocains sont optimistes.