A la veille de l'ouverture de la conférence, les observateurs se montraient quant à eux optimistes à l'image du ministre britannique des affaires étrangères, Jack Straw. Alors que les combats continuent sur le terrain dans la région de Kandahar, Bonn accueille ce mardi la première conférence inter-afghane organisée par l'ONU, dans le but de rassembler toutes les communautés du pays en vue de la formation d'un gouvernement pluri-ethnique. La semaine dernière, l'ancien président Rabbani et les chefs de l'Alliance du Nord, au pouvoir depuis la chute de Kaboul, avaient déjà fait part de leur pessimisme quant à l'efficacité de cette rencontre qui aurait du, selon eux, se dérouler sur le sol afghan. Quoiqu'il en soit, les différentes ethnies qui composent le peuple afghan ont fait le déplacement dans la ville allemande. L'Alliance du Nord représentée par les minorités tadjike, ouzbèke et Hazara (chiites) a envoyé une délégation de 11 personnes dont une femme, Safi Afzali. Ces missionnaires du «Front uni» doivent y rencontrer d'autres représentants de la société afghane invités par les Nations unies. Parmi eux figurent des représentants de l'ancien roi Zaher Shah, exilé à Rome. Même si l'Alliance du nord est en position de force, le rôle de l'ancien monarque ne semble d'ailleurs pas négligeable puisque c'est l'une des seules personnalités en position de rassembler les différents éléments de la mosaïque afghane. Deux autres groupes sont aussi représentés lors de cette conférence, celui dit de «Chypre», proche de l'Iran, et celui des représentants d'un influent leader pachtoune et ex-moujahidin, Pir Sayed Ahmad Gailani, également proche de l'ancien roi afghan. A la veille de l'ouverture de la conférence, les observateurs se montraient quant à eux optimistes à l'image du ministre britannique des affaires étrangères, Jack Straw. «Je pense que cela mènera à l'émergence d'une autorité de transition et, après une longue période, à l'émergence d'un Etat qui fonctionne bien» a-t-il déclaré. Les négociations entamées à Bonn ont dans tous les cas la lourde responsabilité de trouver une issue politique au conflit afghan, de lui donner des représentants élus et représentatifs. Et de sortir enfin du chaos et de la désolation laissés par plus de vingt années de conflit.