Abidjan a été accusé à nouveau d'avoir orchestré des manifestations hostiles à l'ONU. Les responsables de cette dernière ont exigé au parti au pouvoir, qui a décidé de quitter le processus de paix, d'y mettre un terme. Après une nouvelle journée de manifestations de partisans de Laurent Gbagbo à Abidjan, le parti du président ivoirien a annoncé mardi soir qu'il se retirait du processus de paix dans le pays et qu'il ne collaborerait plus avec le nouveau gouvernement d'union nationale. Affi N'Guessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI), a annoncé que le parti de Laurent Gbagbo quittait le gouvernement dirigé par le Premier ministre, Charles Konan Banny, nommé en décembre par des médiateurs internationaux. Ce gouvernement est composé de 32 ministres issus des rangs rebelles, de l'opposition et du parti au pouvoir. Affi N'Guessan a également appelé les soldats de l'ONU à quitter la Côte d'Ivoire. Munis de barres de fer, plusieurs hommes ont tenté d'agrandir un petit trou dans le mur extérieur avant que les soldats de la mission onusienne (ONUCI) ne les fassent reculer. Dans la ville côtière de San Pedro, le siège de la police onusienne a été attaqué à coups de bouteilles incendiaires qui ont causé des dégâts importants. De nombreux commerces restent fermés dans la capitale économique du Sud du pays sous contrôle du gouvernement, tandis que de jeunes patriotes, fidèles au président Gbagbo, se rassemblaient dans les rues, érigeant des barrages sur la route qui mène au principal aéroport international. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a condamné "la violence orchestrée dirigée contre les Nations unies, la population, ainsi que l'inaction d'une partie des autorités nationales en réponse à la situation", selon les propos de son porte-parole Stéphane Dujarric au siège de l'ONU à New York. "Le secrétaire général exige la fin immédiate de ces attaques contraires à la loi ivoirienne et qui mettent sérieusement en danger le processus de paix".