Convention collective, aide financière aux journaux. Le secteur de la presse écrite aura franchi un pas vers sa restructuration. Plusieurs dispositions ont été prises dernièrement pour la relance du projet de restructuration du secteur de la presse écrite. Pour nombre d'observateurs, les initiatives prises ces derniers temps devraient porter à penser, et pas vraiment à tort, que le secteur s'achemine bel et bien vers sa modernisation. Contacté par « ALM », Younès Moujahid, SG du Syndicat national de la presse écrite, a affiché un optimisme prudent. « Nous ne sommes qu'au début de la restructuration», nous a-t-il dit. Les jalons sont là. Pas plus tard que le 14 décembre 2005, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et le Syndicat national de la presse du Maroc ont signé, en présence du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, la convention collective-cadre des journalistes professionnels. Un acte longtemps et ardemment souhaité, puisqu'il vient remettre de l'ordre dans un secteur qui a beaucoup souffert de l'amateurisme. «La convention collective n'est qu'une initiative parmi tant d'autres, mais son rôle sera d'autant plus déterminant qu'elle en mesure de moderniser les rapports entre les journalistes et les entreprises de presse », explique Younès Moujahid. En vertu de cette convention, les entreprises de presse seront appelées à se doter d'un service chargé des ressources humaines et établir un plan de formation continue. Y. Moujahid a mis le doigt sur deux principales failles dans le fonctionnement du dispositif des entreprises de presse. Autre mérite de cette convention, c'est qu'elle insiste de manière claire sur la professionnalisation de ces ressources humaines, avec à leur tête les journalistes. «Est considéré comme journaliste professionnel (…) celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une entreprise de presse», peut-on lire dans le texte de la convention. Sensible à l'intérêt que représente la presse écrite, l'Etat vient de démontrer, chiffres à l'appui, sa volonté de soutenir financièrement ce plan de restructuration. A preuve, et pas des moindres, le montant de l'aide publique à la presse écrite est passé à 50 millions de dirhams. En augmentant le montant des subventions, l'Etat aurait contribué à prémunir un secteur contre toutes sortes de tentations.