Les dirigeants du SNPM ont-ils une vision claire de l'avenir du métier de journaliste au Maroc ? Et comment comptent-ils faire face aux défis que le syndicat est appelé à relever? Le Syndicat national de la presse marocaine (SNMP) s'apprête à tenir, au début de l'année prochaine, son cinquième Congrès national conformément à une décision prise, samedi dernier, par le Conseil administratif du Syndicat. Dans un communiqué, les membres du Conseil ont insisté sur la nécessité pour le prochain Congrès de constituer « un bond qualitatif » dans l'action du syndicat, son rendement et ses structures afin de répondre aux exigences du moment. Deux grandes questions captent l'attention des responsables du syndicat. La première a trait au type d'organisation nécessaire et à même de répondre aux défis. La seconde porte sur la vision stratégique relative aux contraintes professionnelles. Pour Younès Moujahid, secrétaire général du SNPM, le domaine de l'information au Maroc, et dans le monde en général, a connu une évolution importante qui se manifeste à travers l'élargissement de son espace et l'émergence de nouvelles technologies d'information et de communication ainsi que de nouveaux métiers. A cela, s'ajoutent les défis liés à la libéralisation de ce secteur et à son développement constant. D'ailleurs, depuis bien longtemps, le secteur ne se limite plus pour les SNPM à l'audiovisuel ou à la presse écrite, de nouveaux paramètres sont incontournables dans toute appréhension de ce domaine, comme c'est le cas pour la presse en ligne (on-line). Tout en soulignant l'importance des projets relatifs à la libéralisation du secteur de l'audio-visuel et la restructuration de la RTM, le Conseil précité a estimé que « quelles que soient les modifications que peuvent connaître les lois et les structures, l'élément humain demeure à la base » de toute réforme. Celle-ci, a-t-il souligné, doit « marquer une rupture avec les pratiques du passé ». Concernant la presse écrite, le communiqué rapporte par ailleurs que les membres du Conseil se sont accordés pour déléguer l'examen des détails du projet de signature d'une convention collective en matière de presse écrite avec l'organisme représentant le corps des éditeurs, à des membres du bureau national assistés d'une commission du bureau administratif. M. Moujahid fait état, en outre, de l'importance constante et progressive de la presse privée et non partisane, mais tout en signalant l'importance pour les journalistes d'aboutir à des accords de principe concernant la déontologie du métier et ses contours. D'où la nécessité d'une révision des modes d'organisation du syndicat et de se confirmer en tant que force de proposition crédible et efficace. A cet effet, force est de constater que l'une des préoccupations majeures des dirigeants du SNPM porte sur la manière d'associer aux préparatifs du prochain congrès des potentialités et acteurs qui n'agissent pas nécessairement au sein de leurs structures syndicales. Le 4 octobre constitue, dans ce sens, une occasion pour débattre de ces questions, lors d'une réunion consacrée à la déontologie du métier du journaliste qui aura lieu à Rabat. D'un autre côté, les 23 et 24 octobre, à Bruxelles, constituent pour cet organe syndical un rendez-vous important pour exprimer devant la FIJ ( Fédération internationale du journalisme) et l'UJA (Union des journalistes arabes) ses positions concernant la situation qui prévaut en Irak, en Palestine et en Algérie.