Doucement mais sûrement et, surtout, discrètement. Loin de la «tchatche» et l'emballement des effets d'annonce qui accompagnent souvent les événements en matière de découvertes de gisements d'hydrocarbures, le Maroc est en train de bâtir patiemment ce qui sera son futur énergétique. Depuis des années déjà, une stratégie de très long terme fut mise en marche dans le domaine du solaire et de l'éolien, et ce avant même que la fièvre des énergies renouvelables n'éclate dans le monde. Depuis fin 2021, le Maroc est passé à un stade supérieur, celui de la transition dans l'optique de transformer radicalement et globalement le rapport à l'énergie et pas seulement pour résoudre le volet de la production. Plus que dans le passé, des considérations comme la souveraineté, l'autosuffisance ou encore la durabilité seront déterminantes dans les choix et les orientations de politique économique, ce qui en découlera en termes de stratégies sectorielles. Mais pour stratégiques qu'elles soient, les options pour l'avenir ne peuvent pas toujours être trop explicitées ni dévoilées. La communication dans ce domaine est souvent tiraillée entre la contrainte du secret stratégique et la nécessité de donner de la visibilité aux opérateurs, investisseurs et autres partenaires y compris à l'international. Cela dit, les indices ne sont pas trompeurs. La sortie récente du gouvernement, en la personne de la ministre de la transition énergétique, au sujet du GNL, en est un. Ou encore les informations non moins officielles et crédibles de Sound Energy, multinationale opérant au Maroc, au sujet des réserves de gaz naturel du Royaume estimées à 20 milliards de mètres cubes, dépassant de loin l'autosuffisance. Prometteur... Saâd Benmansour