Comme prévu, SM le Roi Mohammed VI a adressé, vendredi dernier, un discours à la nation à l'occasion de la fin du mandat de l'Instance Equité et Réconciliation et de la présentation de l'étude sur le développement humain au Maroc. Le moment était particulièrement attendu et l'image particulièrement forte. Vendredi dernier, au Palais royal de Rabat, SM le Roi a présidé une cérémonie qui a réuni tous les centres de décision du Maroc : gouvernement, hiérarchie de l'armée, Parlement, opérateurs économiques, syndicats et partis politiques. Les membres de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) et ceux du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) étaient aussi présents. Et, signal fort, le Souverain a également convié des familles des victimes des atteintes aux droits de l'Homme à cette cérémonie. Une cérémonie durant laquelle SM le Roi Mohammed VI a adressé un message à la nation à l'occasion de la fin du mandat de l'IER et de la présentation de l'étude sur le développement humain au Maroc. L'événement, historique, est arrivé à un moment décisif de l'histoire du pays. « Nous faisons, en effet, nos adieux au demi-siècle qui s'est écoulé depuis l'Indépendance, avec tous les succès, les revers et les espérances ayant accompagné le processus de mise en place d'un Etat moderne », a souligné le Souverain dans son discours. Un processus qui n'exclut, à aucun moment, ni l'histoire ni le vécu du Maroc. « Je suis certain que l'œuvre de réconciliation sincère que nous avons accomplie ne signifie pas qu'il faille faire table rase du passé, car l'histoire est têtue et ne s'oublie pas », a indiqué SM le Roi. Le laborieux travail de l'IER pour parachever le règlement équitable de la question des violations passées des droits de l'Homme en est la preuve. Le Souverain a, par ailleurs, précisé que ce qui a été accompli est en fait « un geste gracieux de pardon collectif, à même de constituer un solide pilier de la réforme institutionnelle, une réforme profonde susceptible d'aider notre pays à s'affranchir des défaillances du passé concernant les droits politiques et civiques». La réforme est ainsi bien installée. SM le Roi a, en outre, loué les efforts déployés par l'Instance Equité et Réconciliation et a chargé le Conseil consultatif des droits de l'Homme d'assurer la mise en oeuvre des recommandations de l'Instance. Le Souverain a ensuite invité toutes les autorités publiques à poursuivre leur collaboration avec le Conseil «afin de donner une illustration concrète de notre ferme attachement à la consolidation de la vérité, de l'équité et de la réconciliation ». C'est d'ailleurs dans cette optique, et dans le souci d'en informer l'opinion publique, que SM le Roi a décidé de faire publier le rapport final de l'Instance Equité et Réconciliation et l'étude sur le bilan et les perspectives d'avenir du développement humain dans notre pays. Ce qui importe le plus, a poursuivi le souverain, c'est de se tourner vers l'avenir. SM le Roi a, en effet, insisté dans son adresse à la nation sur la nécessité d'aller de l'avant, pour le bien des générations montantes : «Il est grand temps de prendre en main le présent et l'avenir de nos enfants, car nos jeunes comprendraient mal qu'il n'y ait pas de répondant aux aspirations légitimes qui les animent pour vivre librement et dignement». Le Souverain a, par ailleurs, souligné qu'une étude globale sur le bilan de cinquante années de développement humain et ses perspectives d'avenir a été réalisée. La voie est ainsi toute tracée pour accueillir le deuxième cinquantenaire de l'Indépendance «dans un attachement sans faille à l'identité nationale, à l'intégrité territoriale et à la monarchie citoyenne». Les retrouvailles de SM le Roi avec certaines familles des victimes des «années de plomb» étaient émouvantes. Images de pardon et de sincérité. Vive l'avenir !