Le nouvel entraîneur de l'équipe nationale, M'hamed Fakhir, vient de présenter sa stratégie pour la CAN 2006 lors d'une conférence de presse marquée par l'annonce de la démission du vice-président et du secrétaire général de la FRMF. Le temps est désormais compté pour le nouvel entraîneur des sélections marocaines A et olympique, M'hamed Fakhir, pour former une équipe nationale qui devra faire honneur au Maroc lors de la CAN 2006. Seulement vingt jours nous séparent du plus grand rendez-vous footballistique du continent africain. Il en est conscient. Durant un point de presse, organisé mardi dernier par la Fédération royale marocaine de football (FRMF), M'hamed Fakhir, a déclaré qu'il ne manégera aucun effort pour que la prestation des Lions de l'Atlas, soit «honorable et à la hauteur de la confiance de ceux qui ont cru en moi, en dépit des contraintes, notamment celle du temps». «J'ai été désigné à la tête de l'équipe nationale à deux semaines seulement du coup d'envoi de la CAN 2006 et je dois former une équipe compétitive», a-t-il déclaré. Un challenge qui est de taille. Mais l'entraîneur des FAR a dores et déjà tracé son chemin de fer. Il a ainsi annoncé la convocation de 28 joueurs pour un stage de préparation, du 5 au 10 janvier au centre national Maâmora. Une liste qui a été dressée après concertation avec plusieurs entraîneurs nationaux, dont l'ex-sélectionneur de l'équipe nationale, Baddou Zaki, avec qui il s'est réuni à deux reprises, a-t-il ajouté. M'hamed Fakhir a tenu à préciser que cette liste comprend des joueurs expérimentés et de jeunes talents. Vingt-trois d'entre eux seront retenus pour participer à la phase finale de la CAN. Cette première liste comprend déjà neuf joueurs évoluant dans le championnat national et 19 professionnels (16 dans les championnats européens et 3 au Golfe). Elle est notamment marquée par le retour de Youssef Chippo, Noureddine Naybet, Gharib Amzine et Hicham Aboucharouane, ainsi que par la convocation de nouveaux joueurs Le directeur technique national, Fethi Jamal, quant à lui, a reconnu la difficulté de leur mission tout en soulignant qu'il ne s'agit pas d'une mission impossible. «Je serai épaulé par une pléiade de cadres marocains compétents, afin de donner un nouvel élan à la direction technique nationale», a-t-il poursuivi. La conférence de presse a été aussi marquée par des discussions houleux entre les divers membres de la fédération et les journalistes qui se sont massivement déplacés. Les discussions ont concerné le dossier très mal géré de Philippe Troussier. Les journalistes présents ont exigé plus de précisions concernant la résiliation à l'amiable du contrat avec le «sorcier blanc» et son remplacement par Fakhir. Plusieurs questions furent posées et le débat a duré une heure. M'hamed Aouzal et Ahmed Ammor, respectivement vice-président et secrétaire général de la FRMF, ont précisé que Troussier a perçu deux mois de salaire (39.200 euros/mois) et deux mois d'indemnité de logement, de transport et de communication, ajoutant que le Français a reçu une avance de 240.000 euros d'indemnités, dont 174.000 euros ont été restitués à la Fédération après résiliation du contrat. Soit une somme finale qui avoisine les huit millions de dirhams. Un joli pactole ! Une chose est pourtant sûre, avec un salaire similaire à celui de Troussier ce n'est pas la Coupe d'Afrique qu'il faut viser, mais plutôt la Coupe du monde ! À l'issue de cette conférence, M'hamed Aouzal et Ahmed Ammor ont annoncé qu'il venaient de démissionner de leur poste au sein de la FRMF. Dans un communiqué conjoint, les deux hommes se disent scandalisés par certains propos tenus à leur égard et qui touchent à leur dignité. Ils ont ajouté qu'ils étaient frustrés de voir que le projet de mise à niveau du football national prendre du retard. Au vu de la crise que traverse la FRMF, certains observateurs pensent que c'est l'ensemble des membres du bureau fédéral qui devrait démissionner, y compris et surtout Mohamed Guertili. «Celui-ci ne doit pas tirer les marrons du feu d'une situation qu'il a contribué à créer», explique un responsable du football. Cette affaire, selon nombre d'observateurs, témoigne de l'échec de l'instance à gérer le football national et il serait grand temps de procéder à un assainissement salutaire des rouages de la Fédération.