Il se tient au Maroc pour la deuxième fois. Le Festival international de la mode en Afrique (FIMA), qui se poursuit sous le Haut patronage de SM le Roi à Rabat, est de retour pour sa 14ème édition après une première fois à Dakhla. Un événement dont le programme est présenté mercredi aux médias en matinée au site de Chellah où il se tient jusqu'au 10 décembre. L'occasion pour l'ensemble des partenaires de s'exprimer sur cette manifestation. Faire de la mode un secteur économique En s'exprimant à propos de ce festival, le secrétaire général de CGLU (Cités et gouvernements locaux unis) Afrique, Jean-Pierre Elong Mbassi, estime que «cette rencontre est essentielle». Il y est question, pour lui, de «considérer la mode un secteur économique de très grande ampleur». «Il est négligé dans notre continent», avance-t-il. Par la même occasion, il révèle le besoin de l'Afrique pour le renouvellement de la créativité. «Le secteur privé peut gagner de l'argent avec la mode», poursuit-il en se félicitant du patronage royal, de l'apport du ministère de la culture et de l'Unesco entre autres. Une valeur de 31 milliards de dollars Egalement de la partie, le représentant directeur du bureau de l'Unesco pour le Maghreb, Eric Falt, présente des chiffres. A cet effet, il évoque une étude destinée par cette organisation à «l'industrie de la mode en Afrique pour en identifier les défis, besoins et opportunités pour développer ce secteur ». Dans ce sens, il en ressort «une valeur de 31 milliards de dollars avec une croissance constante». Mieux encore, le secteur est, d'après lui, «un potentiel d'emploi pour des millions de personnes». De plus, cette industrie offre, comme il l'ajoute, un gain net de 25% de prospérité. Quant aux problèmes, ils sont liés au manque d'investissement, infrastructures, de fragmentation de chaîne de valeur, faiblesse de formation outre les enjeux de protection de propriété industrielle. De son côté, l'ambassadeur du Niger au Maroc, Salissou Ada, qui rappelle que cet événement a vu le jour dans son pays en premier, qualifie, quand même, le FIMA comme «l'expression de la beauté et la compétence africaine». L'objectif ultime étant, à ses yeux, de «donner la valeur à la culture du continent». S'exprimant au nom de Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la culture, en mission en Afrique, le directeur des arts et commissaire de l'événement Rabat capitale africaine de la culture, Mohamed Benyaacoub, qualifie le FIMA d'événement «majeur en Afrique». «La culture est un vrai vecteur de développement, c'est aussi notre avenir». Une marraine du Cap-Vert A son tour, la première dame du Cap-Vert-Déborah Katisa Morais Brazo Carvalho met en avant l'apport de la mode pour l'économie en termes d'emplois. «L'Afrique a la possibilité d'avoir une mode durable», se projette-t-elle lors de cet événement initié par le créateur de mode nigérien, Alphadi, qui met en avant «la conscience de l'Afrique de son patrimoine riche également de sa jeunesse plein d'espoir». En chiffres, une trentaine de jeunes prend part à ce festival aux côtés de 70 créateurs issus d'une quarantaine de pays.