Le jeune Adil Zyani a rendu l'âme samedi dernier suite à ses blessures. Sa famille accuse une unité du Groupe urbain de sécurité (GUS) de l'avoir tabassé à mort. La police judiciaire de Rabat a ouvert une enquête sur le sujet. L'AMDH organise un sit-in pour dénoncer cet acte. Ils étaient nombreux à avoir assisté aux funérailles du jeune Adil Zyani qui ont eu lieu hier au cimetière de Bab Maalka à Salé. Tous se posaient la même question. Ceux qui ont été en cause dans la mort de ce jeune homme seront-ils traduits devant la justice ? La famille du jeune Adil accuse en fait une unité du Groupe urbain de sécurité (GUS) d'avoir battu son fils à mort. L'histoire remonte au mardi 13 décembre dernier. Adil Zyani était avec des amis de son quartier, à l'ancienne médina de Salé. Ils s'apprêtaient à s'installer dans leur coin habituel quand une unité du GUS s'est approchée d'eux. Adil a pris peur et s'est alors enfui. C'est à ce moment-là que des policiers de cette unité du Groupe urbain de sécurité l'auraient terrassé par leur moto, à la rue Hamman Chlieh, puis se seraient mis à le battre. La victime s'en est sortie avec des fractures au niveau du cou, de la tête et de la colonne vertébrale. Son état était critique. Il a été alors transporté à l'hôpital de Salé où il a reçu les premiers soins. Puis il est rentré à la maison où son état n'a cessé d'empirer durant les deux jours suivants. Les membres de sa famille l'ont par la suite transporté à l'hôpital des spécialités d'Avicenne à Rabat afin de recevoir plus de soins. Malheureusement, les interventions opérées n'ont pas réussi à le sauver. Le jeune Adil Zyani a fini par rendre l'âme, le soir du samedi 31 décembre 2005. Deux semaines auparavant, et plus précisément à la date du 15 décembre, la famille de Adil avait déposé une plainte auprès du procureur du Roi. Contactée à la préfecture de police de Rabat, une source a déclaré à ALM que l'affaire est entre les mains de la police judiciaire de Rabat. Cette dernière vient d'entamer son enquête avec les cinq policiers de l'unité du Groupe urbain de sécurité (GUS) incriminée. Selon la même source, l'autopsie a déjà été effectuée et les résultats ont été transmis au Procureur du Roi près de la Cour d'appel de Rabat. L'affaire suit son cours. Parallèlement, et en réaction à la mort du jeune Adil Zyani, les militants des droits de l'Homme se sont saisis de l'affaire. C'est ainsi que la section de Salé de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) compte organiser un sit-in de protestation, le vendredi 6 janvier à 16h30, devant le siège de la Sûreté régionale de Salé, situé en face de la gare des chemins de fer de Salé ville. Selon un communiqué de l'association parvenu à notre rédaction, le sit-in est organisé « suite à ces agressions sauvages répétées à l'encontre des citoyens, l'utilisation exagérée de la force et l'atteinte grave au droit à la vie des citoyens et à leur dignité ». Selon le même communiqué, le sit-in a pour but de dénoncer le crime commis en violation grave des conventions internationales des droits humains en matière de droit à la vie. L'association dénonce par ailleurs les pressions dont sont sujets les témoins et la famille de la victime en vue d'entraver le cours de la justice. Elle exige ainsi l'ouverture d'une enquête équitable. L'association réclame également que les responsables soient durement sanctionnés pour les actes qu'ils ont commis.