Le «Sidaction Maroc 2005», opération de soutien aux malades du Sida, a été diffusé vendredi soir en direct sur la deuxième chaîne. Initiée par l'ALCS, l'action a tenu toutes ses promesses. Vendredi soir, le compteur de «Sidaction Maroc 2005» tournait à une très belle vitesse. Il a fini par enregistrer près de vingt millions et demi de dirhams de promesses de dons. Des promesses qui émanaient notamment d'organismes publics et privés, d'agences des Nations unies, de fondations et de particuliers. C'est clair, la mobilisation était générale. Les milliers d'appels reçus en témoignent. Un hic vient cependant assombrir le tableau. Le «Sidaction Maroc 2005», événement national, ne fédérait pourtant pas les efforts de toutes les associations marocaines œuvrant dans le domaine de lutte contre le sida. En fait, seule l'ALCS (Association de lutte contre le Sida), organisatrice de l'événement, tenait le devant de la scène. Hakima Himmich, présidente de l'ALCS, n'y voit cependant aucun inconvénient : «Sincèrement, je ne vois pas où est le problème. Cela fait 11 ans qu'il n'y a pas eu de Sidaction. La place était libre devant tout le monde ». Et c'est l'ALCS qui a finalement pris les devants en organisant l'opération. Néanmoins, Hakima Himmich dit être prête à collaborer avec d'autres associations. L'ALCS travaillait déjà avec une trentaine d'associations de développement : «Toute association qui respecte notre éthique et qui est capable de présenter un projet et de le mener à bien est la bienvenue. Mais la priorité des priorités est l'ALCS. Une fois ses objectifs atteints, il restera probablement de l'argent pour mener à bien d'autres projets, en partenariat avec d'autres associations ». Les propos de la présidente de l'ALCS sont on ne peut plus clairs. Les projets de son association sont prioritaires et les fonds collectés serviront d'abord à leur réalisation. L'approche est qualifiée d'anti-déontologique par Nadia Bezzad, présidente de l'OPALS ( organisation panafricaine de lutte contre le Sida). Selon elle, «l'ALCS a utilisé la cause nationale au profit d'une seule association. Il y a beaucoup d'argent qui a été collecté, et malheureusement, seule l'ALCS va en profiter». Les fonds collectés seront ainsi destinés à réaliser, uniquement, les projets de l'ALCS. Des projets qui portent sur les trois volets. Le premier concerne la construction d'hôpitaux de jour dans les villes de Marrakech, Agadir et Tanger. Ce projet nécessitera 20% des fonds collectés. Le deuxième volet, qui a besoin de 25% des fonds, concerne la prise en charge des patients. Les 55% restants de l'argent collecté sera mis à profit pour multiplier les actions de prévention. Afin d'assurer la transparence dans la gestion de tous ces fonds, un Comité d'éthique constitué de personnalités publiques a été mis en place. Ce Comité veillera à la collecte des dons et s'assurera de leur utilisation, conformément aux objectifs de Sidaction.