Un colloque a été organisé jeudi 8 décembre à Rabat pour évaluer l'expériecne de la privatisation au Maroc. Il s'agissait aussi de discuter des perspectives de cette opération. Sous le thème de «La Privatisation : bilan et perspectives», s'inscrit le Colloque, organisé, jeudi, par le ministère des Finances et de la Privatisation, en collaboration avec la délégation de la Commission européenne au Maroc. Une belle occasion pour dresser le bilan et évaluer l'évolution des perspectives, sous la lumière des expériences vécues par les entreprises privatisées. Le thème du colloque veut tout dire : A l'âge de douze ans, la privatisation fait bien parler d'elle. «Elle a eu un impact positif sur les entreprises privatisées et a permis l'amélioration de l'environnement concurrentiel dans les secteurs concernés, la redynamisation du marché financier et la relance de l'investissement», précise Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation. A ses yeux, le transfert des entreprises publiques au privé, les restructurations et les opérations de gestion déléguée forment une trilogie dont les composantes sont indissociables. Les déclarations du ministre sont optimistes : «Le Maroc est devenu un modèle à suivre par les pays émergeants». Une réussite sur tous les plans : La transparence du programme, l'uniformité et la clarté de son cadre juridique et de la maîtrise du processus de sa mise en œuvre. Ce constat est considéré, chez les spécialistes, comme un signal fort à la communauté financière internationale. Il encourage la politique d'ouverture économique du Royaume et la consolidation des principes de transparence et de traitement égalitaire des opérateurs dans l'attribution des contrats. Chose confirmée par Bruno Dethomas, ambassadeur chef de la Délégation de la Commission européenne: «Les privatisations représentent une mutation considérable qui fait du Maroc un exemple à suivre». Et d'ajouter : «Ce processus de privatisation a largement atteint ses objectifs». Pour l'ambassadeur la collaboration européenne était positive : «Le programme d'appui à la privatisation a été financé par l'Union européenne (UE), à hauteur de 5 millions euros, dans le cadre du programme MEDA». «Ce qui a permis, d'après lui, un ciblage approprié et une efficacité qui ont contribué à la réussite du processus de privatisation». Ce n'est qu'un début : «Une phase d'un large processus de modernisation de l'économie marocaine», poursuit M. Dethomas. Un appel direct aux autorités marocaines à tracer les objectifs d'avenir dans ce sens. Ces dernières ne sont pas restées les bras croisés. EIles œuvrent pour l'organisation et l'installation de nouvelles règles : «La volonté résolue du gouvernement de défricher même les secteurs les plus stratégiques est prouvée par une série de lois adoptées», précise M. Oualalou. «Elles visent à instaurer un environnement concurrentiel et à ouvrir ces secteurs à l'initiative privée», déclare le ministre. D'autres projets de loi sont en cours de préparation. Reste un point important à soulever : les perspectives. Les ambassadeurs des pays de l'UE, les représentants des ministères concernés et des experts marocains et étrangers ainsi que des représentants des entreprises privatisées ou privatisables et les participants sont invités à évaluer l'évolution de certaines entreprises marocaines depuis leur passage aux mains du privé. Les perspectives en dépendent. Les résultats de leurs efforts serviront, également à faire un beau pari sur l'avenir. Mais les recettes de la privatisation commencent à s'amenuiser.