Diversification de fournisseurs, implication de compagnies maritimes géantes, primes, état des stocks… Le Maroc a mis sur pied un dispositif pour éviter un impact sur les besoins du marché local. Dans ce sens, le Royaume a multiplié les pays fournisseurs. Les principaux marchés approvisionnant le Maroc sont la France et l'Argentine et dans une moindre mesure le Brésil. C'est une véritable stratégie mise en œuvre pour garantir l'approvisionnement normal en céréales. Dans un contexte marqué par une récolte en baisse en raison des conditions climatiques et surtout l'impact des tensions géopolitiques sur le marché international, le Maroc a mis sur pied un dispositif pour éviter un impact sur les besoins du marché local. Dans ce sens, le Royaume a multiplié les pays fournisseurs. Les principaux marchés approvisionnant le Maroc sont la France et l'Argentine et dans une moindre mesure le Brésil. Selon les projections du ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, l'état des stocks dans ces pays et les données relatives à leurs dernières récoltes rassurent sur leurs capacités d'importation pour la campagne 2022-2023. Les quantités exportables à partir de l'Union européenne et l'Argentine connaissent une certaine stabilité. A cela s'ajoute la récolte marocaine. Selon le bilan définitif de la campagne céréalière 2021-2022, le volume céréalier ressort ainsi à 34 millions de quintaux. Dans les détails, les 34 millions de quintaux de céréales produits au titre de la campagne 2021-2022 sont composés à hauteur de 18,9 millions de quintaux de blé tendre. Le blé dur représente pour sa part un volume de 8,1 millions de quintaux au moment où la production d'orge s'est limitée à 7 millions de quintaux. Par ailleurs, le Maroc a accordé une prime forfaitaire pour les céréales importées dès le mois de novembre 2021. Jusqu'au milieu de l'été, les quantités ayant bénéficié de cette prime ont atteint pas moins de 39 millions de quintaux, avec un effort supplémentaire de l'Etat estimé à 4 milliards de dirhams. Plus loin encore, le Maroc a pu importer des volumes importants faisant appel à des compagnies maritimes mondiales à partir de tous les marchés émetteurs avec le respect d'un cahier des charges bien évidemment. Aussi, les efforts se poursuivent pour mettre en place un stock stratégique. Selon Intercéréales (groupement des exportateurs français de céréales), le Maroc pourrait importer jusqu'à 5 millions de tonnes cette saison 2022-2023. La France a déjà exporté 1 million de tonnes de blé tendre vers le Maroc durant l'été, a indiqué la même source dans un communiqué. Les importations marocaines de blé tendre devraient se situer entre 4,5 et 5 millions de tonnes l'an prochain en raison de la sécheresse, a déclaré Yann Lebeau, responsable de la région Maghreb du groupe français des professionnels du blé Intercéréales. La France à elle seule a exporté plus d'un million de tonnes de blé tendre vers le Maroc cet été et devrait en avoir vendu jusqu'à 2,5 millions de tonnes aux pays d'Afrique du Nord d'ici la fin de l'année, a déclaré Lebeau. Mesures La ministre de l'économie et des finances avait révélé que le gouvernement, en étroite collaboration avec les autres instances concernées, a travaillé pour renforcer les dispositifs disponibles, en l'occurrence les réserves stratégiques du blé importé de sorte à répondre aux besoins de consommation de cinq mois. Les tensions géopolitiques dans certaines zones rendent la situation plus compliquée. Cependant, les responsables assurent que les mesures prises sont susceptibles d'atténuer l'impact sur le pouvoir d'achat des citoyens sachant que le niveau des prix ainsi que le taux d'inflation dans le pays restent largement en deçà des niveaux observés dans d'autres pays similaires. Dans le cadre de l'exécution des Hautes orientations royales relatives aux réserves stratégiques des produits essentiels, notamment alimentaires, les premières mesures avaient été annoncées par le gouvernement qui a déjà diagnostiqué les chaînes de valeur pour certains produits essentiels, notamment le sucre, le thé et les huiles alimentaires. Il a été question de dresser un inventaire des dispositifs de stockage actuels à la fois pour les matières premières et les produits finis. Il a également été procédé à la mise en place de scénarios pour la constitution de réserves stratégiques des produits alimentaires de base précités.