Les surfaces réservées aux cultures sucrières ont enregistré un retard de 22.000 ha par rapport à 2004. La Cosumar l'impute à la région de Tadla-Azilal où une partie des agriculteurs refusent de planter de la betterave. Jusqu'au 25 novembre 2005, 24.200 ha étaient semés en betterave à sucre soit près de 35% du programme prévisionnel. Une année plus tôt, ces cultures sucrières couvraient quelque 42.200 ha. Pour ce qui est de la superficie servie en intrants, elle a atteint 35.000 ha (51.000 ha du programme prévu) contre 52.000 lors de la même période de la campagne agricole précédente. Ce qui représente une baisse de l'ordre de 33 %. Les raisons de ce retard sont multiples. Pour le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, « cette baisse s'explique essentiellement par le retard des pluies et la résistance des agriculteurs au niveau des périmètres de Tadla et Doukkala en raison de la dégradation de la rentabilité de la culture ». Des arguments qui sont en partie réfutés par la Cosumar pour qui aucun retard n'est enregistré au niveau de Doukkala, région où la campagne agricole a très bien démarré. Au 30 novembre 2005, 84,5 % des surfaces prévues ont été semées soit près de 22.000 ha. La Cosumar précise également que pour la même période de l'année dernière, ce taux était de l'ordre de 70,9 % pour une surface totale plantée durant toute la campagne de l'ordre de 21.500 ha. Et encore pas toutes les régions n'ont été approvisionnées en intrants, le planning établi ayant fixé la date du 15 décembre pour l'approvisionnement en semences et la fin des plantations. Cependant, la situation est beaucoup plus problématique à Tadla- Azilal. Une région qui subit le revers d'une saison passée catastrophique pour les cultures sucrières, betterave notamment. La précédente campagne agricole a, en effet, été marquée par une succession de sécheresse, de gel et de chaleur étouffante, ce qui n'était pas pour arranger les affaires des agriculteurs. Ces conditions climatiques ont ainsi influé négativement sur le taux de richesse, critère important dans l'évaluation de la récolte en betterave. Et la réaction des agriculteurs ne s'est pas faite attendre. Dès le début de la campagne agricole, ils ont tout simplement refusé de planter de la betterave demandant une hausse du prix de la betterave qui est, signalons-le, de 325 DH la tonne. Du côté de la Cosumar, la hausse du prix de la tonne ne peut pas se faire du jour au lendemain, «un bon rapport qualité-prix doit toujours être observé». Des commissions de travail ont été constituées à cet effet au niveau des périmètres de Doukkala et de Tadla-Azilal. Si les travaux de la première avancent dans le bon sens, ceux de la seconde commission connaissent un certain retard. Et pour cause, difficile de trouver un terrain d'entente entre les différents intervenants du dossier, agriculteurs et industriels notamment. Quant à la canne à sucre, les chiffres fournis par le ministère de l'Agriculture font état d'une surface plantée de l'ordre de 2130 ha, soit 46 % du programme prévisionnel. 1564 ha se trouvent au Gharb contre 566 ha au Loukkos. A ce niveau également, un retard est enregistré puisque la superficie programmée s'élève à 4000 ha en plantation automnale, dont 3000 ha au Gharb et 1000 au Loukkos.