La délinquance à Salé est devenue source d'inquiétude, voire d'angoisse pour les riverains. Une situation qui fait que les Slaouis se posent légitimement des questions sur les réponses que la force publique compte y apporter pour être plus efficiente. La recrudescence de la criminalité à Salé a connu durant ces dernières années un ensemble d'affaires qui avaient bouleversé les habitants de la ville. Des crimes atroces, des meurtres commis avec préméditation et guet-apens, des agressions qui ne s'arrêtent jamais, des hold-up à main armée, des échanges de tire à l'aide d'armes à feu entre les autorités et des malfrats, les vols qu'ils soient qualifiés, à la tire ou à l'arraché continuent de produire chez les braves habitants de Salé une peur sans précédent. Désormais, la ville de Salé est le plus grand lieu de prédilection pour les délinquants eu égard à toutes les autres villes du Royaume. En 1997 au quartier El Karia, Jebro et sa bande, équipés d'armes blanches, empêchent la police de s'introduire dans leur fief. Aucune voiture de police n'a pu s'y rendre pendant plus de trois semaines durant lesquelles ils ont vendu de la drogue en toute tranquillité. Il a fallu l'intervention de la sûreté de Rabat pour mettre fin à leurs forfaits. Non loin dudit quartier, plus exactement à Kariate Oulad Moussa, une autre bande de délinquants s'attaquent à des policiers ; trois agents ont été blessés. Ils ont été arrêtés par la suite après avoir commis plus de cinquante agressions. En 1998 au quartier Lâayaida, trois bandes encerclent Ouad Eddahab et interdisent aux gendarmes d'y pénétrer. Des coups d'armes à feu ont été tirés. Résultat, deux délinquants blessés gravement. Cette année-là, les fournisseurs de kif se refugient dans ce quartier et en font un centre national pour le trafic de drogue. Des centaines de consommateurs avaient subi des agressions. En 1999, Hay Rahma se transforme en une sorte de Harlem impossible à contrôler. Deux familles s'entretuent. En 2000, le premier substitut du procureur général près la Cour d'appel de Rabat se fait agresser et déposséder de sa voiture. Dans la même période, un haut fonctionnaire de la sûreté est agressé à son tour. Plusieurs blessures ont suscité son hospitalisation pendant plus d'un mois. La tragédie des agressions à l'encontre des hommes de l'autorité ne s'est pas arrêtée. Les éléments d'une patrouille d'intervention ont abandonné leur voiture de service pour sauver leur peau. En 2001, un homme d'affaires marocain vivant aux USA a été enlevé de New York et amené à Salé par une bande de malfaiteurs qui ont exigé une rançon de 300 000 DH pour sa libération. Etant donné que la victime avait double nationalité (américaine et marocaine), il a fallu l'intervention du FBI en collaboration avec la PJ pour pouvoir le libérer. Durant cette année, plus de 1000 affaires criminelle avaient été enregistrées, parmi lesquelles, l'affaire Rombo, un délinquant notoire qui ne se sépare jamais de son fusil. Pour l'arrêter, plus de cent policier lui ont tiré dessus au moment où il prenait la fuite à la nage en traversant le Bouragrag. 2002, les habitants de Hay Essalam et Sala El Jadida, deux quartiers chic, déposent près de cent plaintes pour tapage nocturne et vols qualifiés. A ce propos, une vingtaine de villas ont été cambriolées et nombreuses étaient les victimes trouvées chez elles qui avaient été agressées et violées devant leurs enfants. Durant cette année, un grand nombre de barbus s'installent dans lesdits quartiers sans attirer l'intention des autorités. Il a fallu attendre les derniers événements terroristes pour se rendre compte qu'il s'agissait d'une erreur d'extrême gravité. En fait les barbus riches ont fait appel aux barbus pauvres et les ont installés dans les bidonvilles et plus particulièrement à Lâayaida devenu un refuge certain pour la mouvance intégriste. 2003, les vendeurs de gros vin rouge en noir livrent leur pinard sans aucune crainte ; on parle d'une protection invisible. Ces pinardiers ont été la cause de plusieurs crimes de sang. La police arrête les meurtriers, mais d'autres coupables courent toujours. Durant cette année, un autre échange de coups de feu entre gendarmes et dealers s'est produit sans faire de victimes. Il y'a eu aussi un autre phénomène qui a connu une incroyable recrudescence, à savoir celui des bandes de malfaiteurs qui s'attaquent aux passants visages couverts par des cagoules. De vrais criminels armés de haches et d'épées qui n'hésitent pas à commettre leurs délits sans aucune pitié. Ils s'acharnent sur des individus souvent dans des lieux obscurs avec férocité comme s'il s'agit d'une haine viscérale. Et lorsque les victimes sont des femmes, elles subissent des viols collectifs d'une sauvagerie inhumaine. Bref, la délinquance à Salé ne s‘arrête pas et tout laisse à croire que la police déploie tous les moyens disponibles pour mettre fin à cette tragédie criminelle qui empoisonne la vie d'une ville fière de son passé. De toute façon le signal d'alarme est lancé!