Au bout d'un procès de cinq ans, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné, lundi 7 novembre, Smithkline Beecham Maroc à payer 3 millions de DH de dommages et intérêts au petit Achraf Diwane, victime du vaccin Engerix.B. Cinq ans après le procès sur la paralysie du petit Achraf Diwane, suite à sa vaccination avec l'Engerix.B, vaccin contre l'hépatite B, le Tribunal de première instance de Casablanca a rendu sa sentence lundi 7 novembre condamnant le laboratoire fabriquant le vaccin, en l'occurrence, Smithkline Beecham Maroc à verser au titre de dommages et intérêts une somme de 3 millions de dirhams à Achraf Diwane. Le verdict de cette instance judiciaire a été salué par le père d'Achraf. "Je suis satisfait de la décision du tribunal. La justice nous a rétablis dans notre droit. La condamnation du laboratoire est une victoire pour les droits de mon enfant.", se félicite Abdallah Diwane, père de la victime. Et d'ajouter : "Il est clair que la somme de 3 millions de dirhams est insuffisante. Mon enfant a besoin de soins médicaux. Le traitement est très onéreux. J'envisage de l'emmener à l'étranger pour recevoir des soins de qualité. Cependant, l'essentiel est fait. Le plus important à mes yeux est la condamnation du laboratoire. L'argent du monde entier ne me rendra pas la santé de mon fils." Rappelons que la famille Diwane réclamait à la société Smithkline Beecham Maroc le paiement de 10 millions de dirhams en réparation du préjudice causé par l'incapacité à 100 % de leur fils unique Achraf. Elle a mené depuis cinq ans une bataille sans merci réclamant fort que justice soit faite. En effet, c'est en 2000 que l'affaire a commencé. Achraf, moins de deux ans, était en bonne santé et ne souffrait d'aucune maladie. Ses parents ont jugé bon de lui faire un vaccin anti-hépatite B. Après administration du vaccin Engerix.B, utilisé effectivement contre l'hépatite B, son état de santé s'est dégradé. L'enfant souffrait de douleurs, n'arrêtait pas de pleurer et respirer à peine. Ses parents décident alors de l'emmener à l'hôpital Ibn Rochd. Le médecin conclut à une paralysie pouvant être causée par l'injection de l'Engerix.B. Sans perdre de temps, la famille Diwane intente un procès contre le laboratoire pharmaceutique fabriquant le vaccin. Elle incrimine la société productrice de ce vaccin et lui incombe la responsabilité dans la paralysie de son fils. Un long combat judiciaire oppose les deux parties. Le Tribunal de première instance d'El-Fida Derb Soltane de Casablanca ordonne une expertise médicale. Plusieurs rapports d'expertise ont été réalisés sans établir d'une manière claire un lien de causalité entre la tétraplégie de l'enfant et l'injection du vaccin Engerix.B. Cependant, le rapport du professeur Saïd Louahlia, ex-directeur de l'Institut de médecine légale Ibn Rochd, a été clair et sans équivoque. "Il existe un lien de causalité direct entre le vaccin et l'encéphalopathie du fait des critères d'imputabilité réunis", lit-on dans la conclusion de ce rapport d'expertise. Le tribunal a donc délivré, lundi son verdict mettant fin au calvaire de la famille Diwane. Le laboratoire fera-t-il appel contre ce verdict ou non? Contacté par ALM, Ali Sedrati, représentant légal de Smithkline Beecham Maroc, n'a pas voulu se prononcer à ce sujet, indiquant que la décision revient au Groupe Smithkline Beecham. Par ailleurs, le tribunal a innocenté l'infirmière qui a administré le vaccin au petit Achraf.