La réforme maritime entre dans sa dernière phase. La mutation se fera sur la base d'une étude globale de plusieurs pages pesant 3 tonnes …Parmi les mesures attendues, la suppression des autorisations sur les lignes régulières… Le 8 novembre, le ministère de l'Equipement et du Transport et la direction de la Marine marchande rencontreront les compagnies marocaines de navigation et les opérateurs du maritime. A l'ordre du jour, l'examen de l'étude stratégique de la réforme du transport maritime, sur la base de l'étude menée par le cabinet Drawry. Il s'agit d'une prospection complète sur le secteur avec un document de synthèse de 100 pages et un rapport global de…3 tonnes. L'étude est répartie en quatre parties: diagnostic avec une vision globale du secteur, mécanisme de mise en œuvre, révision de la législation et réforme de la Marine marchande. Le diagnostic passe au crible les pôles du fret, des lignes régulières, du transport de passagers, des ports, des gens de la mer et de la flotte. Un séminaire prévu fin novembre devra expliquer aux armateurs et à la presse spécialisée les tenants et les aboutissants de la future réforme. Sont attendues des mesures importantes. «Rien n'a encore été décidé, tout dépendra de la concertation», assure une voix autorisée à la Marine marchande. Toutefois, le système actuel d'exploitation des lignes régulières devrait céder le pas à un mode libéral. Plus besoin d'autorisation pour exercer. Un cahier des charges signé par l'armateur suffira. Ce document fait une différenciation entre le transport fret, le passager et l'affrètement. Le pôle fret pourrait être libre d'autorisation dès 2006, le passager suivra une année après. La suppression des agréments sur les lignes régulières sera-t-elle globalement bien accueilli dans le secteur ? En prévision de ces bouleversements, un mouvement de fusion-absorption ou de simple rachat pourrait s'emparer du secteur. Déjà, Manuter a vendu ses lignes et ses bateaux à CMA-CGM. D'après les prémices, l'étude Drawry insiste particulièrement sur la concurrence légale entre armateurs disposant de pavillon marocain, comme seule alternative capable de redonner au secteur sa compétitivité. Dorénavant, un armateur, un consignataire et un transitaire pourront librement affréter un navire, ce qui n'est pas le cas maintenant. Quant à la Marine marchande, elle devra devenir un vrai service de régulation avec les moyens et les effectifs nécessaires. Ces réformes qui figurent dans les conclusions de l'étude du cabinet Drawry sont dictées tant par les engagements pris par le Maroc à l'international (accords de libre-échange avec les USA et l'Union européenne) que des bouleversements internes comme Tanger-Med. Va pour la réforme mais à condition aussi de mettre de l'ordre dans l'activité, aujourd'hui un peu désorganisée, des opérateurs nationaux en traitant tout le monde sur un pied d'égalité. De telle sorte de favoriser une concurrence saine et loyale. Cette consultation est le deuxième événément du secteur après les résultats de l'appel d'offres relatif à la concession du second terminal de Tanger-Med. Comme nous l'avions écrit, le consortium formé par le groupement Eurogate/ Contship, la compagnie CMA-CGM, MSC et Comanav ont remporté le marché. L'appel d'offres a été jugé transparent. Pour TMSA qui a mené les opérations dans les règles de l'art, c'est une nouvelle consécration. Le consortium vainqueur composé par Eurogate (40%), CMA-CGM (20%), MSC (20%) et Comanav (20%) poursuit actuellement les négociations d'usage avec l'agence Tanger-Med. Ce terminal sera fonctionnel au début 2008. La compagnie IMTC qui n'était en concurrence avec personne, possédait, quant à elle, 30% dans l'alliance formée avec le géant asiatique Hutchinson (70%).