Rarement gouvernement marocain aura été confronté à un problème aussi concret qui nécessite d'urgence des solutions non moins concrètes. Il s'agit du régime des retraites en butte à des difficultés énormes. Si rien n'est fait dans l'immédiat, les caisses de retraites souffrant de déficits financiers seront incapables dans un très proche avenir de remplir leurs engagements à l'égard des différents bénéficiaires. Rarement gouvernement marocain aura été confronté à un problème aussi concret qui nécessite d'urgence des solutions non moins concrètes. Il s'agit du régime des retraites en butte à des difficultés énormes. Si rien n'est fait dans l'immédiat, les caisses de retraites souffrant de déficits financiers seront incapables dans un très proche avenir de remplir leurs engagements à l'égard des différents bénéficiaires. Autrement dit, les retraités qui ont trimé toute leur vie risquent fort bien de ne pas toucher leurs pensions. Ce serait une catastrophe nationale. La sonnette d'alarme a été tirée depuis au moins 4 ans lors de nombreux colloques et conférences. Plus le temps passe, plus la menace approche. C'est le cabinet Jettou qui hérite de cette grosse patate chaude. Conscient de l'imminence du danger, la primature a pris les devants en organisant un colloque national sur la réforme des régimes de retraites qui a réuni les partenaires sociaux et les experts de la question. Objectif : ouvrir une large concertation avec les parties concernées pour sauver un système au bord de la faillite. Le déséquilibre des régimes de retraite, qui est au demeurant un phénomène mondial, s'explique principalement par la diminution progressive due au chômage de plus en plus galopant du nombre d'actifs censés payer la pension du retraité en raison . On parle d'une moyenne de 5 actifs pour un retraité et d'une augmentation quatre fois plus des prestations par rapport aux cotisations. À quoi s'ajoute l'accroissement de l'espérance de vie et la pression démographique. Ces facteurs exogènes n'expliquent pas à eux seuls les difficultés des caisses de retraite au Maroc dont le déficit global est estimé à quelque 70 milliards de Dhs. En fait, si le Maroc dispose de caisses de retraites, il manque visiblement d'une politique de retraite. Faute d'une vision cohérente des différents régimes et d'un système rigoureux de gestion des cotisations, le pays a été entraîné au fil des ans dans le tourbillon de l'imprévoyance sociale. Quand on sait que l'État lui-même est redevable à la Caisse marocaine de retraite (CMR)… En effet, cette imprévoyance se manifeste en particulier dans l'hétérogénéité d'un système qui compte quatre régimes de base obligatoires différents. Ce qui débouche sur des inégalités entre les affiliés. Toute piste de réforme retenue doit d'abord intégrer l'obligation d'harmonisation des régimes en place. Déficitaires, les caisses internes de plusieurs offices publics comme l'OCP ont besoin d'un traitement de choc urgent. L'externalisation de ces dernières, une solution adoptée déjà par certaines entreprises, offre une piste viable. La refonte des régimes de retraite au Maroc n'est pas seulement affaire de mécanismes techniques adéquats et de fonds à injecter pour éviter la cessation de paiement. Certes, le régime de retraite par répartition adopté par le Maroc (les actifs qui paient les pensions des retraités) est connu pour avoir cycle de vie qui finit sur un déficit. Mais l'efficacité et la pérennisation du système est fonction, outre l'assainissement financier des caisses concernées, de la croissance économique, seule capable de créer des richesses et des emplois. Ceci est une autre paire de manches.