Un employé de Dar Sekka comparaît, ce lundi 24 octobre, devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de Salé pour attentat à la pudeur sur sa belle-sœur malade mentale, âgée de 16 ans. Nous sommes à Bab Bouhaja à Salé. Mardi 27 septembre, Fatima Zahra est chez elle. Elle regarde la télévision avec ses deux enfants, issus de son premier mariage. A côté d'elle, son second mari, Abdelmoutaleb, tenant sa petite fille mignonne de vingt mois. Celui-ci a eu également deux autres enfants d'un premier mariage. L'ambiance familiale est chaleureuse et sereine. Soudain, la sonnette de la porte retentit. Ils n'attendaient personne. Fatima Zahra ouvre la porte. «Police ! Nous cherchons ton mari Abdelmoutaleb», lui lance l'un des agents de police en civil. Affolée, elle ne sait quoi faire ni quoi dire. "Pourquoi viennent-ils le chercher ?", se demande-t-elle. Elle n'en croit pas ses oreilles. Le policier lui répète la même phrase. Et comme si elle se réveille d'un profond sommeil, elle acquiesce d'un signe de tête. Après quoi, elle se précipite vers son mari pour l'aviser. Il lui demande de téléphoner à son frère avant de rejoindre les policiers, qui l'attendent au seuil de la porte. Arrivant au commissariat de police à Salé, Abdemoutaleb remarque sa belle-mère et la fille de cette dernière. Leur présence l'intrigue. Son épouse, Fatima Zahra, qui l'a rejoint au commissariat, demande des explications à sa mère. «Il a abusé de ta sœur, Hakima, et l'a déflorée», lui dit sa mère tout en essayant de la calmer. Mais pourquoi ne lui ont-ils rien révélé avant de déposer plainte ? Pourquoi ne lui ont-ils pas expliqué auparavant que son mari a abusé de sa sœur mineure qui souffre d'une maladie mentale ? Sa mère lui a expliqué qu'elles ont décidé, elle et sa sœur, de ne rien révéler ni à elle ni à ses frères pour que la situation ne tourne pas au drame. Fatima Zahra est en état de choc. Elle fixe du regard son mari, qui crie son innocence aux enquêteurs. «C'est elle qui leur a raconté cette histoire pour se débarrasser de moi. Elle veut se remarier avec son ex-époux», accuse-t-il sa femme. Dépassée par les événements, Fatima Zahra perd conscience. Elle n'a jamais imaginé que Abdelmoutaleb pourrait la tromper. Ils ont fait un mariage d'amour. Ils travaillaient ensemble à Dar Sekka. Elle est manipulatrice en valeur et lui, un employé à la buvette. Bien qu'elle soit son aînée de deux ans, Fatima Zahra a accepté sa demande de mariage. Ils viennent de célébrer quatre ans de vie conjugale. « J'ai remarqué qu'il s'intéresse à ma sœur, malade mentale, mais je ne pensais pas qu'il puisse profiter de son état de santé pour abuser d'elle », explique l'épouse à ALM. Orpheline du père, âgée de 16 ans et malade mentale, Hakima se retrouve obsédée par un jeu dont elle ignore les conséquences. Quand sa mère lui demande ce que lui faisait Abdelmoutaleb, elle enlève son pantalon et son maillot, écarte ses jambes et enfonce son doigt dans sa partie intime. Un certificat médical atteste que l'hymen de Hakima est partiellement touché. Abdelmoutaleb ne cesse de crier son innocence. Mais les témoignages de quatre domestiques qui l'ont servi durant ces années le mettent en cause. Il emmène Hakima chez lui quand sa femme est absente, témoignent-elles. Face à ces accusations, il avoue sa culpabilité. En état d'arrestation, le mis en cause comparaît aujourd'hui, lundi 24 octobre, devant le juge d'instruction près la cour d'appel de Salé. L'association «Touche pas à mon enfant» se mêle de l'affaire et apporte son soutien à la mineure pour que justice soit faite.