Nabila, une écolière de huit ans, a été conduite à trois reprises par sa voisine, âgée de dix-sept ans, chez un pédophile, père de trois enfants. Nous sommes à Khenifra. Saïda, mère de trois enfants, n'est autre que la sœur de Mustapha Qzibar, qui a rejoint, en 1992, les rangs du Front populaire pour la libération de la Palestine. Il a trouvé la mort lors d'affrontements entre des combattants palestiniens et l'armée israélienne le 2 août 1994 dans le sud du Liban et sa dépouille a été inhumée mercredi 4 septembre à Erfoud. D'ailleurs, selon elle, elle était en sa compagnie en Libye avant qu'elle prenne le chemin vers la Palestine. «Mais voilà, j'ai terminé l'histoire de mon frère en l'enterrant dans sa mère-patrie pour que je commence l'histoire de ma fille…», a affirmé Saïda à ALM. Quelle est l'histoire de sa fille ? «J'ai remarqué que les cauchemars l'empêchaient de dormir… Elle se réveillait en criant au secours et demandait à quelqu'un de ne pas la tuer …», a-t-elle expliqué. À son huitième printemps, sa fille, Nabila, était en troisième année d'enseignement fondamental. «Elle n'a repris ses études que difficilement… Elle ne pouvait plus sortir de chez elle et rencontrer les gens…», a-t-elle précisé. Nabila était une fille active, sociable, qui aimait tout le monde et aimée par tout le monde dans la région Assaka où elle demeurait. Seulement, sa mère a remarqué qu'elle était devenue renfermée et n'adressait la parole à personne. Elle s'abstenait d'aller à l'école et retournait rapidement chez elle sans participer avec ses amies de classe à n'importe quelle activité. Certes, sa mère Saïda lui a demandé les raisons de ce changement. Mais la fille restait muette. La dernière fois alors que Saïda lavait sa fille, Nabila, elle lui a écarté les jambes et a remarqué que la partie intime de la fillette était rouge. Elle lui a demandé le pourquoi de cette rougeur. La fille a gardé le silence. Et quand elle a commencé à lui frotter le derrière. Elle a constaté que son anus n'était pas normal. Pourquoi ? « Un homme abusait de moi… », a répondu Nabila à sa mère qui l'a martelée de questions. Nabila lui a répondu en fondant en larmes : « C'est notre voisine, Fatima Zahra qui me conduisait chez lui et me laissait entre ses mains avant de retourner pour me reconduire à la maison…», a balbutié Nabila à sa mère. Saïda a conduit directement sa fille au pédiatre qui lui a établi un certificat médical mentionnant que la fille avait fait l'objet d'abus sexuels. Fatima Zahra, qui empochait à chaque fois un billet de deux cents dirhams, l'a emmenée chez le pédophile à trois reprises. Arrêtée, Fatima Zahra a conduit les enquêteurs de la police judiciaire de la ville chez le pédophile, Mohamed, un père de trois enfants, âgé de quarante et un ans. Mohamed et Fatima Zahra ont été traduits devant le parquet général près la Cour d'appel. Seulement, après deux mois et demi, ils ont obtenu la liberté provisoire par le juge d'instruction. Et l'affaire est toujours en cours d'instruction.