À Salé, le président du « Centre Ichraq d'accueil des filles en situation difficile» a été arrêté, lundi dernier, pour attentat à la pudeur sur les pensionnaires. «Hier, c'était mon père qui me violait, aujourd'hui c'est mon éducateur et demain, ce sera une autre personne. Je ne supporte plus cette vie», a écrit Fatima Zahra dans une lettre qu'elle espérait qu'elle arrive à celui qui peut la sauver des griffes du président du Centre Ichraq d'accueil des filles en situation difficile. Fatima Zahra n'arrive pas à croire ce qu'elle avait subi de son propre père incestueux, qui purge actuellement une peine de dix ans de réclusion criminelle pour se retrouver dans le collimateur du président du Centre Ichraq. Cinq autres filles, toutes des mineures, avaient écrit des lettres qu'elles ont remises à une éducatrice de nationalité russe, Ania. Celle-ci a frappé à plusieurs portes avant d'arriver à celle de l'association «Touche pas à mes enfants». Le mardi 14 avril, sa présidente, Najia Adib, épaulée par d'autres membres de l'association l'ont rapidement ouverte. C'est ainsi qu'au nom de l'association une plainte a été déposée auprès du parquet général près la Cour d'appel à Rabat. Il y a été précisé que le responsable du Centre Ichraq à Salé, M.S, n'hésitait pas à abuser des filles âgées de douze à dix-sept ans et qu'il conduisait à une chambre qu'il avait aménagée dans son atelier de couture, il les obligeait à voir un film pornographique sur DVD avant de leur demander de coucher avec lui. Les trois filles, Fatima Zahra, Khadija et Ghizlane, qui ont été convoquées par la police judiciaire, ont affirmé avoir été victimes d'attentat à la pudeur de la part du président du Centre Ichraq. Elles ont précisé qu'il n'hésitait pas à toucher leur corps, à les embrasser et parfois à leur enlever le pantalon. Mais, elles ne lui ont jamais permis d'aller plus loin bien qu'il les menaçait de les renvoyer du Centre si elles refusaient. Interpellé, le président du Centre Ichraq a nié les charges que lui ont été attribuées surtout de la part des trois filles. Il a affirmé qu'il s'agit d'un coup monté par l'éducatrice russe qu'il avait interdite de rentrer au siège du centre au-delà de 20H. Vraiment, la tâche était difficile pour la police judiciaire de Rabat qui a reçu les ordres afin de compléter l'enquête et écouter toutes les parties prenantes de l'affaire, ainsi que pour le parquet général qui s'est retrouvé devant les victimes qui renoncent à leurs premiers propos puisqu'elles ont fait l'objet de plusieurs pressions durant les vingt et un jours de l'enquête. Lundi 4 mai, le parquet général de la Cour d'appel à Salé a décidé d'arrêtter le du président du Centre Ichraq. Une décision qui a été confirmée par le juge d'instruction. Celui-ci a fixé une première audience d'instruction pour le 25 mai.