Production céréalière, PIB agricole, exportation, élevage... La production prévisionnelle des céréales principales baisserait de 69% par rapport à la campagne précédente. Le volume des céréales principales, en l'occurrence le blé tendre, blé dur et orge, devrait ainsi s'établir à 32 millions de quintaux. C'est ce qu'anticipe le ministère de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts dans une récente communication. Les prévisions émises tiennent en effet compte de la faiblesse et du retard des précipitations. «La campagne agricole 2021/22 a enregistré une pluviométrie qui a atteint 188 mm à fin avril 2022, soit une baisse de 42% par rapport à la moyenne des 30 dernières années (327 mm) et de 35% par rapport à la campagne précédente (289 mm) à la même date», relève-t-on du ministère. Et de préciser que «le profil pluviométrique a également été caractérisé par une mauvaise répartition temporelle et territoriale. Près de 55% du cumul pluviométrique a eu lieu aux mois de mars et avril et moins d'un tiers des précipitations ont eu lieu durant les mois de novembre et décembre». Se référant au département de l'agriculture, la très faible pluviométrie, voire son absence dans plusieurs régions durant les mois de janvier et février, a engendré un stress affectant le couvert végétal et un retard de croissance des cultures d'automne, notamment les céréales. Une période ayant coïncidé avec le stade de tallage des céréales, un stade de développement déterminant pour le rendements de ces cultures. «Ce stress a induit une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions allant jusqu'à la perte des superficies dans certaines zones», relève-t-on de la tutelle. Et de préciser que «c'est en zones bour favorables du Nord du pays que les céréales ont connu une bonne reprise au printemps après les précipitations de mars et avril, entraînant un rattrapage en matière de productivité». Les effets de la baisse de la production des céréales d'automne seront comblés par les bonnes prévisions des performances des cultures de printemps et des filières des olives, des agrumes et des cultures maraîchères ainsi que par les mesures de soutien apporté aux éleveurs et l'économie rurale en général dans le cadre du programme exceptionnel de réduction de l'impact du déficit pluviométrique. Cette situation permettrait de limiter l'impact du déficit hydrique sur la croissance du secteur agricole. A cet effet, la tutelle prévoit une baisse maximale d'environ 14% du PIB agricole (PIBA) résultant de la performance exceptionnelle enregistrée la campagne précédente 2020/21 et des conditions climatiques défavorables de la campagne actuelle. «L'impact de cette baisse du PIBA sur le PIB global ne devrait pas dépasser -1,7 point», assure la tutelle. Détails. Fès-Meknès et Rabat-Salé-Kénitra assurent 60% de la production céréalière S'agissant de la production prévisionnelle des céréales principales, elle résulte selon le ministère d'une superficie céréalière semée au titre de cette campagne de 3,6 millions d'hectares des 3 espèces de céréales. A cet égard, la production du blé tendre devrait atteindre 17,6 millions de quintaux au titre de cette campagne. Celle du blé dur est estimée à 7,5 millions de quintaux tandis que celle de l'orge est de 6,9 millions de quintaux. Dans les détails, plus de 60% de la production proviennent des zones favorables des régions de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra. La tutelle affirme par ailleurs que les céréales en zones irriguées n'ont contribué que d'environ 20% à la production globale, en raison d'une part de la superficie irriguée limitée en céréales et d'autre part des restrictions d'irrigation dans les périmètres de la grande hydraulique. Un bon déroulement des cultures printanières Par ailleurs, le ministère assure que les pluies cumulées depuis début mars ont contribué au rétablissement du couvert végétal à un niveau normal assurant ainsi le bon déroulement des cultures printanières. Se référant au département de l'agriculture, la betterave à sucre dont la récolte vient de démarrer dans plusieurs régions enregistre de bonnes performances de rendement. Les agrumes, les oliviers et les rosacées en stade de floraison affichent, pour leur part, de bonnes perspectives de production. Toutefois, elles restent tributaires de l'évolution des conditions météorologiques, particulièrement les températures du mois de mai et juin. Par ailleurs, ce dernier épisode pluvieux de mars et avril a favorisé une bonne installation des cultures de printemps et des cultures maraîchères de saison ainsi que leur évolution dans des conditions favorables. Les exportations se redressent Pour ce qui est des exportations, elles enregistrent une bonne croissance. Ainsi, les expéditions des agrumes durant la campagne en cours ont connu une hausse de 30% par rapport à la campagne précédente atteignant ainsi les 711 mille tonnes, contre 549 mille tonnes la campagne précédente. Les fruits et légumes ont également enregistré une bonne performance à l'export. Elles ont ainsi dépassé les 1,5 million de tonnes, en progression de 16% par rapport à la dernière campagne. «Cette bonne performance est due notamment à la hausse des exportations des légumes divers (11%) et des fruits divers (63%) en particulier raisin, pêche, nectarine, avocat et melon bio, abricot», explique le ministère. S'agissant de l'élevage, la situation du secteur s'est nettement redressée, et ce grâce à l'appui apporté aux éleveurs par le programme exceptionnel de réduction de l'impact du déficit pluviométrique et l'amélioration des parcours et des ressources fourragères de la saison printanière. Chose qui permettra le maintien de la performance du secteur dans sa globalité.