Le ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, a communiqué vendredi sur les prévisions de la Campagne agricole 2021/22. Il en ressort que la production prévisionnelle des céréales principales (blé tendre, blé dur et orge), est estimée à 32 millions de quintaux (Mqx), en recul de 69% par rapport à la campagne précédente qui avait enregistré une production record. Un communiqué du ministère fait ainsi noter que cette production résulte d'une superficie céréalière semée au titre de cette campagne de 3,6 millions d'hectares des 3 espèces de céréales. Par espèce, la production céréalière prévisionnelle a atteint 17,6 Mqx de blé tendre, 7,5 Mqx de blé dur et 6,9 Mqx d'orge, fait savoir le ministère, ajoutant que plus de 60% de la production provienne des zones favorables des régions de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra. Les céréales en zones irriguées n'ont contribué que d'environ 20% à la production globale, en raison d'une part de la superficie irriguée limitée en céréales et d'autre part des restrictions d'irrigation dans les périmètres de la grande hydraulique. Par ailleurs, le ministère souligne que la campagne agricole 2021/22 a enregistré une pluviométrie qui a atteint 188 mm à fin avril 2022, soit une baisse de 42% par rapport à la moyenne des 30 dernières années (327 mm) et de 35% par rapport à la campagne précédente (289 mm) à la même date. Outre la faiblesse des précipitations et leur retard, le profil pluviométrique a également été caractérisé par une mauvaise répartition temporelle et territoriale. Près de 55% du cumul pluviométrique a eu lieu aux mois de mars et avril et moins d'un tiers des précipitations ont eu lieu durant les mois de novembre et décembre. Et le ministère de souligner que « la très faible pluviométrie, voire son absence dans plusieurs régions durant les mois de janvier et février, a engendré un stress affectant le couvert végétal et un retard de croissance des cultures d'automne, notamment les céréales ». Cette période, poursuit-il, a coïncidé avec le stade de tallage des céréales, un stade de développement déterminant pour les rendements de ces cultures, notant que, par conséquent, ce stress a induit une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions allant jusqu'à la perte des superficies dans certaines zones. « C'est en zones bour favorables du Nord du pays que les céréales ont connu une bonne reprise au printemps après les précipitations de mars et avril, entrainant un rattrapage en matière de productivité », relève le ministère. Le suivi par images satellitaires du couvert végétal montre des profils de végétation qui se rapprochent globalement de la campagne agricole 2015-2016, indique-t-il encore. En dehors des céréales, les autres cultures affichent un état favorable. En effet, de manière globale, les pluies cumulées depuis le début de Mars ont contribué au rétablissement du couvert végétal à niveau normal et assuré le bon déroulement des cultures printanières. Ainsi, il est prévu que la betterave à sucre dont la récolte vient de démarrer dans plusieurs régions enregistre de bonnes performances de rendement. Les agrumes, les oliviers et les rosacées en stade de floraison affichent de bonnes perspectives de production, bien qu'elles restent tributaires de l'évolution des conditions météorologiques, particulièrement les températures du mois de mai et juin. Par ailleurs, ce dernier épisode pluvieux de mars et avril a favorisé une bonne installation des cultures de printemps et des cultures maraichères de saison ainsi que leur évolution dans des conditions favorables. Bonnes performances des exportations Les exportations ont enregistré une bonne croissance, fait savoir le communiqué, ajoutant que les exportations des agrumes durant la campagne en cours ont connu une hausse remarquable par rapport à la campagne précédente, atteignant 711 mille tonnes, contre 549 mille tonnes la campagne précédente, soit une hausse de 30%. De même, des performances positives ont été observées aussi pour les exportations des fruits et légumes avec un volume exporté dépassant 1,5 millions de tonnes, soit une hausse de 16% par rapport à la dernière campagne. Cette bonne performance est due notamment à la hausse des exportations des légumes divers (+11%) et des fruits divers (+63%) en particulier raisin, pêche, nectarine, avocat et melon Bio, Abricot. Par ailleurs, le département de Sadiki souligne que la situation du secteur de l'élevage, grâce à l'appui apporté aux éleveurs par le programme exceptionnel de réduction de l'impact du déficit pluviométrique, et l'amélioration des parcours et des ressources fourragères de la saison printanière, s'est nettement redressée permettant le maintien de la performance du secteur dans sa globalité. PIB agricole en baisse de 14% Le ministère a en outre indiqué que le produit intérieur brut agricole (PIBA) prévisionnel devrait accuser une baisse maximale d'environ 14% en 2022. Cette évolution s'explique par la performance exceptionnelle enregistrée la campagne précédente 2020/2021 et des conditions climatiques défavorables de la campagne actuelle, fait noter le ministère, relevant que l'impact de cette baisse sur le PIB global ne devrait pas dépasser -1,7 point. « Les bonnes prévisions des performances des cultures de printemps et des filières des olives, des agrumes et des cultures maraichères, conjuguées aux mesures de soutien apporté aux éleveurs et l'économie rurale en général dans le cadre du programme exceptionnel de réduction de l'impact du déficit pluviométrique, contribueront à combler en partie les effets de la baisse de la production des céréales d'automne permettant ainsi de limiter l'impact du déficit hydrique sur la croissance du secteur agricole », est-il souligné. En effet, selon la même source, la campagne agricole 2021/2022 a enregistré une pluviométrie qui a atteint 188 mm à fin avril 2022, soit une baisse de 42% par rapport à la moyenne des 30 dernières années (327 mm) et de 35% par rapport à la campagne précédente (289 mm) à la même date, relevant que le suivi par les images satellitaires du couvert végétal montre des profils de végétation qui se rapprochent globalement de la campagne agricole 2015-2016.