Pour l'ambassadeur suisse, des missions de prospection pertinentes doivent être pensées par les opérateurs économiques afin d'explorer ce potentiel et étudier la parfaite complémentarité des économies des deux pays. Si les relations entre le Maroc et le Suisse sont qualifiées d'excellentes, les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays restent en deçà de leur potentiel. Pour promouvoir davantage les opportunités commerciales entre les deux pays, la Chambre de commerce suisse au Maroc a organisé le 5 avril 2022 un webinaire sous le thème «Accord de libre-échange AELE- Maroc : Comment les entreprises suisses et marocaines peuvent-elles en bénéficier ?». Faut-il rappeler que l'AELE est un accord de libre-échange qui a été conclu en 1997 (entrée en vigueur le 1er mars 2000) entre les Etats membres d'une part, à savoir l'Islande, Liechtenstein, Norvège et la Suisse et d'autre part le Maroc. Son objectif est le démantèlement des obstacles tarifaires et non tarifaires aux échanges entre le Maroc et la Suisse et la facilitation des échanges dans le cadre plus large de l'OMC. «L'accord de libre-échange offre une opportunité aux entreprises suisses et marocaines de profiter des possibilités douanières et des facilitations commerciales importantes», indique à cette occasion Guillaume Scheurer, ambassadeur de Suisse au Maroc. Le Maroc, un partenaire privilégié de la Suisse La réalité des relations économiques entre le Maroc et la Suisse se traduit, entre autres, par le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays. «Le Maroc est le troisième partenaire commercial le plus important de la Suisse en Afrique et aussi son troisième destinataire concernant les exportations sur le continent africain. La balance commerciale est équilibrée entre les deux pays avec un volume de commerce bilatéral total qui atteint 565 millions de francs suisses en 2020, une année marquée par la Covid, alors qu'on avait dépassé en 2019 pour la première fois les 600 millions de francs suisses. Ce sont des chiffres importants mais ce volume est en deçà du potentiel réel de nos relations économiques», explique Guillaume Scheurer. Pour lui, des missions de prospection pertinentes doivent être pensées par les opérateurs économiques afin d'explorer ce potentiel et étudier la parfaite complémentarité des économies des deux pays. Actuellement, plus d'une cinquantaine d'entreprises suisses sont implantées au Maroc opérant dans différents domaines comme l'agroalimentaire, le secteur pharmaceutique, les machines et appareils électroniques ou encore les instruments de précision. Faut-il revoir l'accord de libre-échange AELE ? Toutes les conditions sont réunies pour renforcer le partenariat entre le Maroc et la Suisse, selon Lahcen Azoulay, ambassadeur du Maroc en Suisse. L'état d'esprit et le dynamisme des communautés d'affaires des deux pays permettent d'entrevoir de nouveaux projets de partenariats mutuellement bénéfiques entre les deux pays. Il faut dire que les relations économiques entre le Maroc et la Suisse sont au beau fixe, entre autres grâce à un cadre juridique solide comprenant plusieurs accords de coopération. L'ambassadeur du Maroc en Suisse rappelle dans ce sens que 80% des échanges relatifs à l'accord de libre-échange AELE- Maroc s'effectuent entre le Maroc et la Suisse. «Sur ce point, je me permets de partager avec vous l'avis de plusieurs opérateurs économiques soulignant que l'AELE tel qu'il a été signé en 1997 n'est plus adapté aux réalités économiques et commerciales d'aujourd'hui. En effet, je suis fermement convaincu qu'une mise à jour de cet accord offrira un cadre plus favorable au développement des relations économiques et commerciales entre les deux pays à la lumière des nombreux efforts entrepris par le Maroc dans le secteur économique». A noter que le 3 décembre 2021, Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères, s'est rendu à Berne où il a signé deux accords de coopération bilatérale, en l'occurrence un protocole d'entente sur l'établissement des consultations politiques et une déclaration conjointe sur la coopération.