Un nouveau mouvement d'opposition a été constitué récemment à Tindouf avec comme slogan "Anniversaire du soulèvement de 1988" et regroupant des milliers de victimes de la répression et de la torture endurées par la population séquestrée dans les camps de Tindouf ainsi que de hauts responsables du "polisario" à l'époque du soulèvement. Des sources sûres ont affirmé à la MAP que ce mouvement conduit par des anciens responsables dans les camps de Tindouf se veut un prolongement du soulèvement de 1988 et l'interprète des revendications scandées alors par les manifestants, qui ont été sauvagement réprimés, sans distinction entre enfants enfants, femmes et personnes âgées, par l'appareil sécuritaire du "polisario", sous la direction effective des officiers des services de renseignement algériens. Les mêmes sources ont indiqué que le rejet des dirigeants du "polisario" de la dernière proposition marocaine sur l'octroi d'une large autonomie aux provinces sahariennes, a exacerbé la tension dans les camps et amené les chefs de file de ce mouvement à réclamer le départ de l'actuelle direction qui s'aligne aveuglément sur les positions de la diplomatie algérienne et, partant, rejette toute solution ou proposition de règlement, sans le moindre souci du devenir des populations et de la nécessité de mettre fin au blocus qui leur est imposé. Le mouvement, qui comprend des responsables actuels du front "polisario", des cadres et des officiers, souligne la nécessité de faire sortir la question du Sahara du "statu-quo et de l'impasse", chose qui ne pourrait avoir lieu qu'avec un changement des dirigeants qui ont pris goût aux privilèges et aux avantages, au détriment de la souffrance de la population séquestrée. Le mouvement s'étonne du rejet de la dernière proposition marocaine visant à accorder une large autonomie à ces provinces, du moment que le front polisario ne dispose pas d'alternative, estimant que cette proposition "constituerait une plate-forme pour les négociations, au lieu de la politique de la fuite en avant suivie par la direction du polisario et qui ne pourrait la conduire en fin de compte qu'à sa propre perte. Le mouvement considère que le comportement des actuels responsables du "polisario", qui font montre d'entêtement et rejettent toute solution, atteste la preuve de la faillite de la thèse séparatiste et de leur désintérêt quant au bien-être de la population séquestrée, puisqu'ils n'endurent pas les mêmes souffrances que le reste des séquestrés qui subissent quotidiennement les affres de la privation, de la répression et de la misère. De mêmes sources, on apprend que le mouvement a entamé l'élaboration d'un programme d'action comportant diverses formes de protestation pour commémorer l'anniversaire du soulèvement d'octobre 1988. La nouvelle donne a poussé les dirigeants du "polisario", qui considèrent ce mouvement comme "une expression politique", à resserrer l'étau autour de certains de ses chefs de file, ajoute-t-on. Le mouvement compte également entrer en contact avec des organismes internationaux et des ONGs en vue de les informer des crimes commis par la bande du polisario contre l'ensemble de la population des camps lors du soulèvement de 1988. Outre ce mouvement d'opposition, les mêmes sources font état de l'existence d'un autre groupe qui agit au sein des camps sous l'appellation "Mouvement du 17 juin 1970". Ce groupe est constitué de responsables et officiers arrêtés par l'Espagne en 1970, à la suite des événements sanglants qu'a connus la région. Les membres de ce groupe affirment qu'ils détiennent la légitimité historique pour s'exprimer au nom des Sahraouis, condamnant la tyrannie de Mohamed Abdelaziz, président de la pseudo-Rasd, et de Ould Bouhali, le prétendu ministre de la défense, deux personnes qui ne soucient guère de l'intérêt des populations des camps et qui sont aux ordres de l'Algérie et d'un réseau d'informateurs algériens infiltrés dans les camps.