Nous pouvons résumer ce mot par «Marocanité» même s'il demande à être pris dans toute l'acception du terme. Le préambule de notre Constitution en est une belle définition : «Fidèle à son choix irréversible de construire un Etat de droit démocratique, le Royaume du Maroc poursuit résolument le processus de consolidation et de renforcement des institutions d'un Etat moderne, ayant pour fondements les principes de participation, de pluralisme et de bonne gouvernance. Il développe une société solidaire où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l'égalité des chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la citoyenneté. Etat musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen. La prééminence accordée à la religion musulmane dans ce référentiel national va de pair avec l'attachement du peuple marocain aux valeurs d'ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde». Or si le mot Tamaghrabit est aujourd'hui dans l'air du temps, il n'en demeure pas moins qu'il y a une vraie nécessité à lui donner une visibilité concrète auprès des nôtres, à le populariser en quelque sorte, non pas pour l'utiliser à des fins populistes mais bel et bien pour permettre aux Marocains de se l'approprier en connaissance de cause. Les nouvelles générations en particulier ont besoin de se reconnaître en lui : les jeunes marocains du Maroc y compris et peut-être encore plus la jeunesse marocaine de France, d'Europe mais aussi d'Israël, eux dont ce sont les grands-parents qui ont quitté le Maroc. Reconnaissons qu'hélas notre jeunesse où qu'elle vive est trop souvent coupée de sa filiation historique, mémorielle, culturelle, identitaire... Pire, des chaînes satellitaires, des manipulateurs, des ennemis du Royaume et de la richesse de sa diversité se sont évertués à donner des complexes à nos jeunes, à tronquer leur appartenance à une Nation si riche et plurielle, à leur inculquer des tabous visant à faire d'eux des ovnis. Dieu merci, des femmes et des hommes d'ouverture, des intellectuels, des artistes, des passionnés de notre Tamaghrabit s'emploient depuis des années à écrire, à réaliser, à renouer les liens de notre mémoire, de notre passé pour en faire un tremplin pour l'avenir. SM Mohamed VI n'en est-il pas le phare, lui qui a su donner à tant de Marocains le champ pour agir en ce sens. Au premier rang de ceux-ci André Azoulay, conseiller de SM le Roi, qui inlassablement retisse les mailles de notre identité... L'un des ouvrages les plus emblématiques de cette mémoire en est Bayt Dakira à Essaouira, qui porte en étendard l'inscription «Salam Lekoulam, Shalom Aleikoum», qui symbolise si bien notre appartenance identitaire. C'est dans ce processus, dans ce fil historique qu'aujourd'hui émerge une initiative qui n'a d'autre volonté que de traduire ce Tamaghrabit sur le terrain, de permettre à la population -et particulièrement à la jeunesse- de se « réconcilier» avec sa filiation. Cette initiative baptisée «Association Salam Lekoulam» veut être la dynamo qui traduira en actions, en gestes, en activités ce magnifique travail de réappropriation identitaire, avec à sa disposition deux «armes d'instruction massive» : la culture et le sport !