Salam Lekoulam/Shalom Aleikoum: ces mots sont issus du vocabulaire des deux religions inscrites dans l'identité marocaine, et se sont mêlés pour être gravés à l'entrée de Bayt Dakira à Essaouira, pour laquelle André Azoulay, conseiller de Sa Majesté, a tant œuvré. En ces temps de retrouvailles entre Marocains musulmans et juifs du Maroc et Marocains juifs d'Israël, les initiatives de la société civile, du mouvement associatif, du milieu culturel et artistique doivent accompagner ce rapprochement porteur de tant d'espoirs. Les jeunes en sont le fer de lance: ainsi les jeunes de Mogajeunes (''Moga'' pour Mogador) et les jeunes d'origine marocaine de la ville d'Ashdod ont lancé un partenariat précurseur, en matière culturelle et sportive, pour apprendre à se (re)connaître. Sur les réseaux sociaux un groupe de Marocains musulmans et juifs de Casablanca, Essaouira et Marrakech -engagés dans la société civile- se sont unis pour créer le Club Salam Lekoulam. Lancé dans un 1er temps sous forme de Groupe Facebook, le Club répond à un objectif clair, sincère et porteur de belles perspectives. Je voudrais ici vous faire découvrir leurs valeurs, car en l'espace de quelques jours, plus de 400 membres s'y sont déjà inscrits et les initiateurs souhaitent en regrouper encore plus – tout en privilégiant la qualité à la quantité – avant de passer aux activités concrètes. Leur objectif est clairement de rassembler Marocain(e)s musulmans et juifs du Maroc, d'Israël et du monde autour de valeurs et de buts communs: partager un patrimoine, se connaître mieux (voire pour les nouvelles générations se découvrir), s'enrichir et agir de concert pour que le vivre-ensemble, la cohésion, la connaissance de l'Autre, la fraternité... progressent partout où ils vivent. Leur dénominateur rassembleur étant bien évidemment leur pays de vie, ou d'origine: le Maroc. Maroc qui a besoin de tous ses enfants, affectivement, identitairement, culturellement... Leur charte: «Notre pays, grâce à la clairvoyance et le courage de SM le Roi, connaît de nouvelles avancées, de nouvelles ouvertures: bien entendu notamment la reconnaissance de nos provinces du Sud par les USA et la reprise des relations avec Israël. La population a réagi avec maturité et intelligence à ces développements. Notre population en général et les nouvelles générations en particulier ont besoin de découvrir, de s'ouvrir, d'apprendre, d'être abreuvées culturellement. Des associations, des organismes, des institutions, des intellectuels, des artistes... au Maroc œuvrent déjà en ce sens ; des Moussems, des festivals, des circuits touristiques, des pèlerinages, des sites... existent en grand nombre dans notre pays, de quoi assouvir notre soif de découvrir ou de se retrouver, cependant il nous faut veiller à ce que ce que la nostalgie n'en soit pas le seul moteur. Il nous faut donc innover, notamment via le Net, les réseaux sociaux et des actions nouvelles: – Dialoguer, échanger, s'interroger sur les grandes questions de société, certes mais avec toujours le souci de rechercher la voie du juste milieu. – S'informer mutuellement et avec honnêteté sur l'actualité et les défis des sociétés dans lesquelles nous vivons. – Faire vivre notre (nos) culture(s) et l'enrichir sans cesse. – Organiser des activités communes rassembleuses, novatrices, mobilisatrices. – Transmettre un héritage, un vécu, des perspectives d'avenir aux nouvelles générations. – Offrir à notre creuset commun, le Maroc, des opportunités porteuses d'avenir. Il nous faut unir les efforts des uns et des autres dans les différents domaines que chacun(e) maîtrise à son propre niveau: culture, arts, affaires, lobbying, social, humanitaire, associatif, intellectuel... Telles sont -parmi une foultitude- les priorités qui nous occuperont au sein de ce Club, sur Facebook, dans cette étape, afin de: – Développer des relations d'amitié, de fraternité entre nous. – Unir nos forces, nos compétences et nos réseaux. – Agir pour le vivre-ensemble, la paix, le progrès. – Faire entendre une voix commune sur les grands défis qui se posent ici et ailleurs et combattre ensemble le(s) racisme(s), l'antisémitisme, l'islamophobie, la stigmatisation... – Faire que notre culture -dans ses différents aspects- rayonne». Une visite sur le site Facebook du Club Salam Lekoulam suffit à montrer la densité des publications qui précèdent l'action, les initiateurs nous y invitent.