Une organisation non gouvernementale américaine a exhorté le gouvernement algérien à "présenter des excuses publiques" et "assumer son entière responsabilité légale, morale et financière" vis-à-vis des prisonniers marocains détenus à Tindouf en Algérie et libérés récemment par ce pays. Dans une lettre adressée à l'ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis, Idriss Jazairy, le Conseil américain des prisonniers de guerre marocains (ACMP) a indiqué que le gouvernement algérien "doit assumer entièrement sa responsabilité légale, morale et financière vis-à-vis des victimes de cette tragédie créée de toutes pièces" par ce pays. "Le gouvernement algérien doit entamer des négociations avec les victimes, leurs familles ou leurs représentants en vue d'engager un processus de réparation et d'indemnisations pour tous les sévices subis", lit-on dans cette lettre. L'ONG américaine appelle également les autorités algériennes à diligenter une enquête internationale en vue d'identifier les auteurs des crimes perpétrés à l'encontre des détenus. Dans cette lettre dont une copie est parvenue lundi à la MAP, l'ACMP "souhaite voir le gouvernement algérien continuer d'agir sur la bonne voie pour résoudre cette question et d'autres qui lui sont intimement liées", soulignant que "les victimes et leurs familles ne doivent pas être victimes une nouvelle fois". C'est pourquoi, souligne le texte, tous les efforts entrepris pour la réhabilitation de ces victimes "doivent être menés de manière honnête et sérieuse" par les autorités algériennes. "Votre gouvernement, qui est comptable devant la communauté et le droit internationaux, ne doit pas oublier qu'il est la première partie responsable de cette terrible épreuve", poursuit l'ACMP qui regrette que l'Algérie continue de soutenir le polisario, "une organisation criminelle et terroriste" et qui est "impliquée dans le meurtre et la disparition de centaines de prisonniers de guerre Marocains et de civils" ainsi que dans la "séquestration de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants dans les camps au sud de l'Algérie avec l'aide et la bénédiction de votre gouvernement". Le "polisario" , ajoute l'ONG américaine, est également impliqué dans des pratiques bannies et moralement répréhensibles, tel que le trafic d'êtres humains, notamment l'envoi de milliers d'enfants à Cuba pour leur embrigadement ou pour d'autres vils desseins. Il est également impliqué dans la dilapidation et le détournement de l'aide alimentaire internationale pour son propre enrichissement, rappelle l'ACMP. Estimant que la libération des prisonniers marocains n'est que "le début d'un processus qui doit se poursuivre", l'ACMP appelle instamment le gouvernement algérien à "détruire les infrastructures de la bande de mercenaires, terroristes et criminels du polisario", une condition pour la "stabilité et la paix dans la région". L'Algérie doit également se pencher sur "la question des centaines de cas de Marocains disparus détenus par le polisario sous la supervision des services secrets algériens et permettre aux familles de récupérer les restes de leurs chers disparus pour les enterrer dignement dans leur pays, le Maroc". De même, l'ACMP exhorte le gouvernement algérien à présenter des excuses publiques pour toutes les victimes de détention et de torture et à celles décédées dans les camps des suites de pratiques commises à l'encontre de civils désarmés et de militaires détenus, soulignant que l'Algérie doit diligenter une enquête internationale pour identifier les auteurs de ces crimes et les présenter devant la justice. L'Algérie doit aussi "permettre aux organisations internationales indépendantes d'accéder librement à ces camps pour s'enquérir de la situation réelle qui y prévaut", conclut cette lettre.