Les activités économiques connaissent un retour progressif à la normale dans un contexte international perturbé, selon la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie et des finances. Sur le plan national, la campagne agricole 2020-2021 a été exceptionnelle générant une hausse significative de la valeur ajoutée agricole (+17,7% au cours du T3 2021), indique la DEPF dans sa note de conjoncture de février 2022. Et de poursuivre: « Si l'année 2022 s'annonce difficile pour ce secteur, celui-ci sera soutenu par un programme de soutien aux agriculteurs et aux éleveurs affectés, afin d'atténuer les effets des faibles précipitations et alléger leur impact sur l'activité agricole ». Concernant les activités non agricoles, la croissance de la valeur ajoutée du secteur secondaire (+6,9% au cours du T3 2021), soutenue par les mesures de relance, a été remarquable, relève la DEPF, mettant en avant l'évolution vigoureuse des secteurs qui ont pu rattraper leur niveau d'avant crise tel le secteur du BTP, celui de l'énergie électrique et celui des industries manufacturières, parallèlement au maintien de l'évolution positive du secteur extractif. Quant au secteur tertiaire, l'ensemble des branches s'est bien comporté à l'exception des secteurs du transport aérien et du tourisme qui a bénéficié de mesures de soutien déployées à son égard. S'agissant de la demande intérieure, la consommation poursuit sa progression à fin 2021 en raison de l'orientation favorable des revenus des ménages. Cette évolution fait suite aux résultats de la campagne agricole 2020-2021, la dynamique remarquable des transferts des Marocains résidant à l'étranger (+36,8% à fin 2021), l'amélioration notable de la situation du marché de travail (+197.000 emplois rémunérés en 2021) et la croissance des crédits à la consommation. Ces performances ont été enregistrées dans un contexte d'inflation qui reste tout de même modérée (+1,4% à fin 2021 et stagnation en janvier 2022 en glissement mensuel). La DEPF souligne aussi que la progression des prix de certains biens de consommation, de nature exogène, fait suite principalement aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement, à la hausse des prix des denrées de base et à celle des produits énergétiques sur le marché international. Dans ce cadre, différentes mesures ont été mises en place par le gouvernement pour en limiter l'impact au niveau national. Par ailleurs, la croissance de l'investissement se poursuit comme en attestent le raffermissement des importations des biens d'équipement, la hausse des recettes des investissements directs étrangers (IDE) et des créations des entreprises (+23,3% pour 2021), parallèlement à l'effort soutenu de l'investissement budgétaire. Quant aux échanges extérieurs, les exportations ont enregistré, à fin 2021, un niveau record (près de 330 milliards de dirhams à fin 2021). Cette hausse a concerné l'ensemble des secteurs et plus particulièrement celui des phosphates et dérivés, de l'automobile, de l'agriculture et agro-alimentaire, de l'électronique et de l'industrie pharmaceutique qui ont dépassé leur niveau d'avant crise. La hausse des importations se poursuit, renforçant le déficit commercial, qui reste néanmoins à un niveau inférieur à celui d'avant crise. Côté finances publiques, l'exécution de la Loi de Finances à fin janvier 2022 fait ressortir un déficit budgétaire de 467 millions de dirhams, suite notamment à la hausse des dépenses globales à un rythme plus important que celui des recettes ordinaires. Concernant le financement de l'économie, la croissance des crédits bancaires a ralenti (+3% à fin décembre 2021), en raison du ralentissement des crédits au secteur non financier et des crédits au secteur financier.