Saddam Hussein est né en 1937 dans le village de Tikrit, situé à 155 km au nord de Bagdad. Sa famille, musulmane sunnite dans un pays à majorité chiite, est paysanne et pauvre. En 1959, âgé de 22 ans, il fait partie des forces opposées au régime du général Kassem, alors au pouvoir en Irak. Blessé, il doit fuir le pays. Il s'exila d'abord en Syrie, puis en Égypte jusqu'à son retour, en 1963, après la prise de pouvoir du général Aref. En 1964, il est emprisonné alors que le Parti Baas est interdit. Ce parti prône notamment la laïcité de l'état, le socialisme et l'unité de monde arabe. Saddam Hussein réussit cependant à s'enfuir deux ans plus tard et, en 1968, les baasistes réussissent un coup d'État. Hussein est alors nommé vice-président du Conseil de commandement de la révolution (CCR). Le nouveau régime est autoritaire et brutal. Les opposants, qu'il soient communistes, Kurdes, musulmans chiites sont mis au pas ou carrément éliminés. Bagdad expulse notamment 30 000 chiites pourtant majoritaires en Irak dont un certain imam iranien, Ruhollah Khomeiny, qui prendra le pouvoir en Iran en février 1979. Dès lors, la défiance s'accroît entre les deux hommes. Khomeyni appelle Saddam le "grand Satan" et exige son renversement avant toute négociation de paix.. Après de multiples tentatives de coup d'état, d'une tentative d'assassinat du Premier ministre,alors Adbel-Karim Qassem, Saddam Hussein obtient le pouvoir en 1979 grâce au parti Baas. Dès lors, il exerce un pouvoir totalitaire et met en place un régime autocratique. Il élimine progressivement toutes oppositions et place ses proches dans les plus hautes sphères du pouvoir. Entre 1980 et 1988, les pays arabes ne demandent généralement pas mieux que de donner leur appui à un pays en guerre contre l'Iran et son expansionnisme islamique. Mais, une fois cette guerre terminée, Saddam tentera de « se faire rembourser» les efforts de guerre irakiens en envahissant le Koweït. C'est le point tournant des relations entre l'Irak et le reste du monde qui conduira à la première guerre du Golfe. À partir de 1994, Saddam Hussein cumulera aussi le poste de premier ministre. Il est d'ailleurs également chef suprême des forces armées, secrétaire général du parti Baas et est devenu président du Conseil de commandement de la Révolution. La propagande de Saddam Hussein est omniprésente et une véritable terreur est menée contre ses opposants. La population ne peut pas s'exprimer librement et ne peut qu'adhérer aux idées du dictateur. Le pays est complètement quadrillé par des forces de sécurité comme la garde républicaine dirigée par un des ses fils, prête à détruire toute oppositions. Il y a un véritable endoctrinement de la population. La propagande est diffusée notamment grâce à de multiples fresques ou statues peintes sur les murs des quartiers de Bagdad le représentant les armes à la main pour inciter le peuple irakien à défendre le pays contre les menaces extérieures. Admirateur des grands hommes, de Churchill à Staline, Saddam Hussein cultive le culte de la personnalité, associant à sa personne ceux de son clan. Il se compare à Nabuchodonosor, le roi de Babylone qui conquit Jérusalem, ou à Saladin, le sultan qui vainquit les Croisés. Ses deux biographes officiels, Matar et Iskandar, relatent sa vie telle qu'il la leur a racontée. Certaines personnes (son père, son beau-père) passent à la trappe. Sa mère, Subha, est magnifiée. Sa famille détient aussi le pouvoir. Ses deux fils occupent en effet des postes d'importance au sein de l'état. Oudaï, 39 ans, tué par les Américain, est élu au parlement, contrôle l'information et commande la milice des fedayin. Kusaï, lui aussi liquidé par les occupants, 36 ans, commande pour sa part la garde républicaine et s'occupe des dossiers de sécurité sensibles. Ils seront tués lors de bombardements américains en 2003.