Au Maroc, 550 passages à niveau (PN) sont toujours ouverts aux usagers de la route. Un programme d'action, élaboré par l'ONCF, ambitionne de supprimer 250 PN dans les vingt prochaines années. L'évolution du transport ferroviaire dans le Royaume remet à plat la question de la sécurité du trafic et des piétons aux passages à niveau (PN). Ces points de croisement entre la route et une ligne ferroviaire constituent un danger potentiel pour les usagers de la route et les trains. Un programme d'action a été arrêté récemment par l'Office national des chemins de fer (ONCF) dont l'objectif est l'abolition progressive des PN à travers les différentes villes du pays en leur substituant des ouvrages de franchissement. Ces derniers permettront ainsi à assurer la sécurité aussi bien des trains que des usagers de la route, à savoir les piétons, les automobiles et les bicyclettes. De même à favoriser la fluidité de la circulation urbaine et périurbaine. En termes de chiffres, le projet ambitionne de supprimer pas moins de 250 passages à niveau pour les vingt années prochaines. La réalisation de ce projet de grande envergure nécessite un investissement de l'ordre de 1,5 milliard de dirhams. Selon les chiffres de l'Office, en 2001, le réseau ferroviaire comptait quelque 615 passages à niveau. Trois ans plus tard, 65 PN ont été supprimés. Pas moins de 550 PN sont dispersés dans les différentes villes du Maroc: Rabat, Salé, Casablanca, Marrakech, Kénitra, Temara, Mohammédia, Guersif, Ksser Kbir,etc. Ils sont toujours ouverts à la circulation et constituent un véritable danger quotidien. Les points de croisement entre la route et une ligne ferroviaire présentant des critères de fréquentation ou d'accidentologie très significatifs, comme un trafic important, sont préoccupants et devraient être supprimés en priorité. « L'opération de la fermeture des passages à niveau au Maroc revêt une grande importance aux yeux de l'ONCF. La priorité est accordée aux PN qui se trouvent dans les grandes villes, entre Kénitra et la grande métropole économique. Parfois, le trafic atteint 150 trains par jour, y compris ceux des voyageurs et ceux qui transportent les marchandises et le phosphate. », affirme Akrim Elkbir, directeur régional de l'ONCF. Et d'ajouter : « Sans oublier le fait que la vitesse à laquelle roulent les trains est très élevée. De même que le nombre des trains et la cadence sont appelés à augmenter, vu l'évolution du transport ferroviaire national. Dans certains PN, la fréquence des trains est d'au moins un train toutes les six minutes. Le risque est donc grand.». Les projets de neutralisation des PN sont réalisés en partenariat avec les communes des différentes villes. Ainsi, plusieurs conventions ont été signées et d'autres sont en cours de négociations. Le financement des travaux est assuré par l'Office et la commune de chaque ville. « Généralement, l'ONCF supporte 50% du coût des travaux de construction des ouvrages en remplacement des PN. Alors que l'autre moitié est assurée par la commune en vertu de l'accord bilatéral. Nous assurons la réalisation et le suivi des travaux du pont, des passerelles et passages pour piétons. ». Les points de compétences des communes englobent plutôt les décisions finales relatives aux emplacements et options techniques des ouvrages à édifier en remplacement des passages à niveau. Par ailleurs, certains problèmes entravent la construction de l'ouvrage de franchissement à l'endroit du PN. « Le foncier est l'un des problèmes majeurs. Il est difficile de trouver le terrain pour construire l'ouvrage au niveau du PN car des maisons et villas se sont édifiées à proximité de ce point de croisement au fil des ans. L'expropriation est envisageable, mais les dépenses de la suppression du PN seront, dans ce cas, très élevées. En général, la suppression d'un PN nécessite un investissement variant de 15 à 30 millions de dirhams. ».