L'Office national des chemins des fers s'attaque sérieusement aux problèmes de sécurité causés par les passages à niveau. Un vaste programme dont la réalisation repose sur une formule de cofinancement avec le soutien des communes. L'Office National des Chemins de fer (ONCF) compte mettre les bouchées doubles en matière de sécurité. L'initiative est salutaire eu égard à l'ampleur des dégâts causés par les passages à niveau (PN). Les PN représentent l'intersection d'une ligne ferroviaire avec les axes routiers principaux, secondaires et tertiaires. Auprès de l'Office, on indique que ces passages sont un obstacle qui handicape l'exploitation et l'essor du réseau ferroviaire. Et d'ajouter que leur présence est incompatible avec les nouvelles contraintes d'exploitation du rail et le développement urbanistique que connaissent les villes. De par leur emplacement, les PN sont considérés comme étant de véritables points névralgiques. Les dernières statistiques publiées par l'Office sont plus que révélatrices. En effet, 79 personnes ont trouvé la mort à cause des PN entre la période allant de 1995 à 2000 (sans compter une centaine de blessés). Le manque de discipline des usagers est certes manifeste, mais la situation prend des allures graves. Pour y mettre fin, la démarche de l'ONCF repose sur la suppression des passages à niveau. Il s'agit là d'un impératif pour assurer la sécurité pour la route et le rail. Cette action s'inscrit dans une politique globale. Celle-ci ne consiste pas uniquement à consolider l'infrastructure ferroviaire mais de mettre en place des solutions adaptées et concrètes aux problèmes épineux des PN, soutiennent les responsables de l'Office. A ce jour, 34 PN ont été supprimés dont 20 ont été transformés en ouvrages dénivelés. La suppression de 90 passages est prévue dans le cadre du plan d'action de l'ONCF 2001/2005. Toutefois, un problème de taille se pose. L'ONCF estime que compte tenu du nombre très important des PN sur l'ensemble du territoire, ne peut à lui seul faire face aux financements que nécessite un tel arsenal. D'où la nécessité de faire contribution des régions, est-il ajouté. A ce niveau, certaines préfectures ont réagi positivement à l'appel lancé par les chemins de fer. Un cofinancement des opérations de suppression et de transformation des PN a été même assuré avec la contribution de certaines villes. Le principe de cofinancement proposé par l'ONCF porte sur la prise en charge totale par l'établissement des coûts des ouvrages respectifs. Celui-ci assure également la réalisation des travaux. Le partenaire, à savoir la région ou la ville prend en charge les aménagements des accès aux différents ouvrages réalisés. Pour l'heure, cette formule de collaboration concerne de nombreux projets finalisés ou en cours de réalisation dans les régions et les provinces de Casablanca, Mohammèdia, Rabat, Settat, Taourirt, Meknès, Khouribga, Tanget et Salé. Aujourd'hui, la priorité est accordée aux passages les plus dangereux situés sur le tronçon Casablanca/Fès et Casablanca/Sid El Aidi. La balle est dans le camp des communes.