Les faux-pas ainsi que les choix politiques de la machine de Bush ont contribué au désastre du cyclone Katrina. Selon les démocrates, le pire aurait pu être évité. La catastrophe naturelle provoquée par le passage dévastateur du cyclone Katrina a été mal gérée par l'administration Bush. Une semaine après le désastre, les démocrates ont bombardé le président américain de critiques. Des critiques assez fondées pour rendre un verdict sans appel : le pire aurait pu être évité si les conservateurs n'avaient pas pris une série de mauvaises décisions. Une multitude de faux-pas doublés par des choix politiques ou administratifs ayant semé la désolation pour longtemps dans le sud des Etats-Unis, auraient largement contribué au désastre. Selon le démocrate Tom Carper, les choses devaient se passer autrement. « J'ai peur qu'une tempête qui aurait pu ne coûter que des dizaines de milliards de dollars revienne à plus de 100 milliards, qu'une tempête qui aurait pu faire des centaines de morts se traduise par des milliers de décès. Ce n'est pas comme cela que les choses auraient dû se passer », a déclaré le sénateur démocrate. La source du problème remonte à plusieurs mois, affirment les démocrates. Parmi les choix politiques jugés maladroits, ils évoquent en premier la décision de placer l'agence de gestion des crises, la FEMA, sous la tutelle du nouveau ministère de la Sécurité intérieure. Une décision qui a nui à son efficacité et son indépendance, vu que l'agence est devenue moins réactive. Ce n'est pas tout. Les crédits et les effectifs de la FEMA ont été réduits, et l'administration Bush a placé un fidèle à sa tête, Michael Brown. Cet ancien responsable d'une association d'amateurs de purs-sangs a été la cible de plusieurs appels à la démission. Les démocrates accusent aussi la majorité républicaine de n'avoir pas dégagé de fonds pour consolider les digues de La Nouvelle-Orléans, qui ont cédé le 30 août sous la pression de Katrina. En début d'année encore, les républicains avaient accordé moins de la moitié des 11 millions de dollars demandés pour un projet de prévention des inondations dans la ville. Quand le cyclone a commencé à souffler, les responsables ont paru pris au dépourvu, alors même que le centre national des ouragans (NHC) avait prévenu de sa violence "bien avant qu'elle n'atteigne la terre. Ce n'était pas une surprise", a assuré Max Mayfield, directeur du centre. Le jour J, "l'idiot se tournait les pouces", a affirmé mercredi le quotidien New York Post en désignant Michael Brown, directeur de la FEMA. Selon des documents internes cités par le journal, M.Brown aurait attendu cinq heures avant de demander l'autorisation de mobiliser des hommes "dans les deux jours" en raison de l'évènement "presque catastrophique". Son patron, Michael Chertoff, secrétaire à la Sécurité intérieure, a quant à lui attendu le lendemain du passage de Katrina, le 30 août, pour appliquer un "plan de réaction national". Last but not Least, l'afflux de réfugiés dans le stade Superdome de La Nouvelle-Orléans et le Centre des conventions a pris de court les autorités. Dans ces endroits régnaient des conditions de vie dantesques la semaine dernière, dans la chaleur, la faim et la soif. S'agissant du stade, ce dernier n'avait pas été pré-équipé en prévision de la foule. Quant au centre, à en croire les autorités, personne n'avait prévu qu'il servirait lui aussi de refuge. Enfin, plusieurs témoins ont raconté les obstacles bureaucratiques qui avaient entravé les secours.