3.500 tués et 15 milliards DH de pertes par an La Narsa se focalisera sur le port de la ceinture de sécurité par les usagers des véhicules automobiles, le port du casque par les usagers des deux ou trois-roues motorisés et la vitesse pratiquée par les automobilistes. Certains comportements compromettant la sécurité routière persistent sur nos routes. En effet, le facteur humain reste l'une des principales causes des accidents de la circulation. Excès de vitesse, non-port de la ceinture de sécurité, oubli du casque... font partie des habitudes dangereuses des usagers de la route. «Au Maroc, comme partout ailleurs, les accidents de la circulation constituent un facteur entravant le développement économique et social. En effet, environ 3.600 tués et plus de 150.000 blessés sont comptés chaque année sur les routes nationales, ce qui engendre un coût de plus de 15 milliards de dirhams par an», selon l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA). Celle-ci envisage de mettre en place un système de mesure des principaux indicateurs de performance de la sécurité routière liés aux comportements de usagers de la route tout en faisant le suivi de leurs évolutions dans le temps. Ce baromètre annuel comprendra le milieu urbain et la campagne. Pour ce faire, l'Agence se focalisera sur le port de la ceinture de sécurité par les usagers des véhicules automobiles, le port du casque par les usagers des deux ou trois-roues motorisés et la vitesse pratiquée par les automobilistes. Pour observer la vitesse des usagers de la route par exemple, 53 points répartis entre 19 villes représentatives en milieu urbain seront scrutés alors qu'en rase campagne, 50 points d'observation du réseau routier national seront choisis (autoroutes, routes nationales, provinciales et régionales). Constat La ceinture de sécurité est un dispositif avéré de réduction de la gravité des blessures et la mortalité qui sont associées aux accidents de la circulation. «Des études ont évalué à environ 50% l'efficacité de la ceinture, ce qui veut dire que pour 100 occupants de voitures n'ayant pas bouclé leur ceinture et ayant été grièvement blessés ou tués, environ 50% d'entre eux auraient été évités ou épargnés s'ils avaient porté la ceinture au moment de l'accident», indique la même source ajoutant par ailleurs que les muscles des bras ne peuvent résister à une force de plus de 25 kg. «Or à 50 km/h contre un mur, c'est une force de plus de deux tonnes qu'ils devraient développer pour retenir un corps de 75 kg. Non ceinturé, un corps est donc projeté à travers le pare-brise ou l'habitacle», tient à préciser l'Agence. De plus, les blessures peuvent être mortelles sans ceinture, même à 20 km/h et l'airbag ne remplace pas la ceinture, il en améliore l'efficacité. Porter sa ceinture de sécurité permet de diminuer le risque d'être tué de moitié quand on roule à plus de 100 km/h. Autre geste de sécurité, celui du port du casque. Il faut dire qu'il diminue le risque et la gravité des blessures de plus de 70% et la probabilité d'un décès à presque 40% pour les usagers des deux-roues à moteur. Excès de vitesse : Une cause aggravante Parmi les autres facteurs de risque majeur on retrouve l'excès de vitesse qui contribue fortement à l'aggravation des accidents de la route. «Des vitesses moyennes élevées augmentent le risque d'accidents et également la probabilité de traumatismes corporels plus graves. Ainsi, une augmentation de 1 km/heure de la vitesse moyenne a pour conséquence une augmentation de 3% des accidents avec blessés et une augmentation de 4 à 5% des accidents mortels», rappelle la Narsa. Plus la vitesse est grande, plus le temps de réaction diminue. Le temps de freinage baisse et par conséquent le risque de collision est plus important. A une vitesse de 60 km/h par exemple, il faut environ 16 mètres, soit la distance parcourue pendant un temps de réaction d'environ 1 seconde, pour réagir à un événement et un total de 36 mètres pour s'arrêter. Notons que les accidents de la voie publique font chaque année près de 1,35 million de décès dans le monde, selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Près de 90% des décès sont enregistrés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui détiennent près de la moitié du parc mondial de véhicules. En termes de dommage financier, les accidents de la route coûtent entre 3 à 5% du produit national brut de ces pays.