Le Premier ministre a présidé, mardi à Rabat, une réunion consacrée à la préparation des Assises de l'emploi. Trois mesures-phares ont été soumises à l'appréciation de Jettou pour booster l'emploi des jeunes en général. Driss Jettou a présidé, mardi dernier à Rabat, une réunion consacrée à la préparation des Assises de l'emploi prévues le 23 septembre prochain. Réunissant sept ministres chargés de départements clefs au sein de son équipe, le Premier ministre a écouté les exposés des commissions formées pour réfléchir aux mesures adéquates pour booster l'emploi des jeunes en général et celui des jeunes diplômés en particulier. Selon M. Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, il s'agit là d'une réunion de réglage qui figure parmi les derniers rendez-vous avant la date du 23 septembre. Globalement, lors de cette réunion, il aura été question de trois projets de mesures-phares susceptibles de contribuer à résoudre la problématique de l'emploi. Il s'agit tout d'abord de la qualification pour l'emploi. L'option retenue consiste à déboucher sur des formations de courte durée pour, essentiellement, les métiers existants. Cette mesure sera accompagnée d'une série d'encouragements pour notamment assurer l'insertion. La deuxième mesure-phare consiste en une série d'incitations et d'encouragements aux entreprises embauchant les jeunes. Il y est question, entre autres, d'exonérer ces dernières d'une partie de l'IGR. Au moment, apprend-on, où la CGEM appelle à adopter le seuil de 8.000 DH, le gouvernement, lui, serait pour un seuil qui n'atteint pas ce montant. De toutes les manières, la question est soumise à l'arbitrage du Premier ministre qui devra trancher prochainement. D'autres exonérations pourraient être appliquées aux cotisations sociales. La dernière et troisième grande mesure porte sur l'encouragement de l'auto-emploi par la création de petites entreprises. Là, c'est l'Etat qui sort une grosse carotte avec diverses dispositions incitatives. L'un des schémas envisageables est d'accorder aux intéressés des prêts à de très bonnes conditions avec, éventuellement, un fonds d'amorçage et plusieurs mesures d'accompagnement. A titre d'exemple, l'Etat prendrait en charge les frais des bureaux d'études entre autres mesures. Les prêts consentis aux jeunes créateurs d'entreprises seraient de l'ordre de 250.000 dirhams. En plus de ces trois mesures-phares, d'autres dispositions parallèles seront prises pour l'emploi des jeunes. Il s'agira, à titre d'exemple, d'encourager les niches d'emploi en coopération avec les grands opérateurs économiques marocains. comme il est de plus en plus envisageable d'externaliser tous les métiers qui ne sont pas au cœur du travail et des missions de l'administration (jardinage, chauffeurs ou restauration par exemple). Cette externalisation est susceptible de créer des emplois avec garantie de trouver domaine d'activité et offre. D'ailleurs, l'accès à la fonction publique connaîtra un grand chamboulement puisque les postulants pour tous les postes, grades et échelles devront passer obligatoirement par voie de concours. L'administration décidera d'ailleurs des effectifs nécessaires via des analyses de besoins pour ne pas reproduire les erreurs du passé et qui continuent à en entraver la marche et le rendement. Interrogé par ALM quant à des éventuelles mesures spécifiques en faveur des diplômés chômeurs qui veulent, coûte que coûte, intégrer la fonction publique, Mustapha Mansouri répond qu'on ne peut pas faire du Maroc une grande administration. Pour cette catégorie, et notamment ceux disposant de formations adéquates, est prévue une reconversion qui leur permettra d'intégrer les nouveaux métiers, secteurs porteurs d'ailleurs. Pour cette catégorie, le schéma retenu jusque-là prévoit des formations-reconversions d'une durée de trois à six mois avec des mesures d'accompagnement. Ces mesures devront, selon les projections de la commission interministérielle, favoriser l'emploi ou l'auto-emploi en faveur de 120.000 jeunes sur trois ans. Ce que cela va coûter ? Selon les projections de la même commission que préside Driss Jettou, la mise en chantier des diverses mesures devra nécessiter la mobilisation d'un montant global allant de 700 millions à 1 milliard de dirham. Cette enveloppe sera puisée notamment dans le Fonds pour la promotion de l'emploi.