Jusqu'à maintenant, aucun débat, aucun spot publicitaire, donc aucune campagne de sensibilisation n'a été lancée pour impliquer le citoyen en lui demandant de participer à la réduction de la facture pétrolière. Tout semble indiquer que le prix du pétrole s'achemine vers les 100 dollars le baril. Vacillant, aujourd'hui, entre 60 et 70 dollars, les experts estiment qu'il continuera à augmenter durant les prochains mois et pourrait atteindre un prix record avant la fin de l'année. Au Maroc, cette augmentation perturbe tous les calculs financiers de l'Etat et remet en cause toutes les prévisions en matière de croissance économique. La loi de Finances 2005 ayant été établie sur la base d'un prix moyen de 35 dollars le baril, il est clair que le prix actuel chamboule l'équilibre budgétaire. Certes, les deux dernières augmentations des prix à la pompe ont permis à la Caisse de compensation de souffler un peu, mais, elles restent en deçà des besoins réels, puisque le carburant reste toujours vendu à un prix très inférieur au coût réel. À fin mai, la Caisse de compensation enregistre un déficit de plus de 2 milliards de Dhs et l'hémorragie continue et risque de s'aggraver avec l'augmentation prévue et que les experts considèrent comme étant inévitable. Face à cette situation, le gouvernement est appelé à mettre en place une stratégie urgente pour atténuer l'impact de la flambée des prix du pétrole sur les finances de l'Etat, sur l'économie nationale et sur le pouvoir d'achat du citoyen. Or, malgré l'urgence, le gouvernement donne l'impression d'hésiter alors que le temps passe et la situation ne fait que s'aggraver. D'ailleurs, l'exécutif a attendu la rentrée politique pour programmer une réunion dans le but de se pencher sur la question et étudier les différentes actions à mettre en oeuvre pour faire face aux répercussions de la hausse continue du prix du pétrole. Une réunion interministérielle aurait été programmée pour le 5 septembre. Mais l'on sait déjà qu'aucune décision d'augmentation des prix à la pompe n'a été programmée pour les deux mois à venir étant donné qu'ils coïncident avec la rentrée scolaire et le mois du Ramadan. On comprend parfaitement la préoccupation sociale du gouvernement qui ne peut prendre la décision d'une hausse en une période aussi sensible. Mais il faut reconnaître qu'il est nécessaire de procéder à une sensibilisation des citoyens visant à réduire la consommation. Jusqu'à maintenant, aucun débat, aucun spot publicitaire, donc aucune campagne de sensibilisation n'a été lancée pour impliquer le citoyen en lui demandant de participer à la réduction de la facture pétrolière. Or, si l'on ne peut pas augmenter les prix, il faut réduire la consommation. Mais rester les bras croisés n'a jamais résolu aucun problème. L'utilisation des moyens de transport public pourrait nettement aider à réduire la consommation du carburant. Mais, malheureusement, l'état piteux des bus, des autocars et même des trains empêche les citoyens de les utiliser. Il faudra donc commencer par là.