Amont fort, diversification des donneurs d'ordre, développement de la fabrication locale... La relance du secteur du textile a fait l'objet d'une réunion de travail entre les opérateurs du secteur et Ryad Mezzour. En effet, le ministre de l'industrie et du commerce s'est entretenu avec les membres de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH) pour dresser un état des lieux du secteur et examiner les éventuels enjeux à relever dans ce contexte économique en pleine mutation. «Le secteur doit capitaliser sur ses nombreux acquis et saisir les opportunités qu'offre ce contexte économique mondial de relocalisation des sites industriels pour attirer plus d'investisseurs et monter en gamme», relève-t-on de M. Mezzour. Il a souligné à cet égard les nombreux enjeux à relever par les opérateurs pour une meilleure intégration et une plus grande compétitivité. La priorité étant de doter le secteur d'un amont fort. Ceci permettra au textile national de conquérir de nouveaux marchés à l'export. «L'investissement dans l'amont du secteur textile est stratégique pour sa pérennisation autant que la mutation vers des business models orientés produits finis», assure le ministre. Ce nouveau cap impose également aux opérateurs de diversifier leurs donneurs d'ordre et de se mettre au diapason des normes environnementales et du développement durable pour un textile éco-responsable. «En effet, les marques européennes et américaines sont de plus en plus exigeantes sur le respect des normes environnementales et du développement durable», précise Ryad Mezzour lors de sa rencontre avec les représentants de l'AMITH. Le ministre a par ailleurs mis l'accent sur le rôle que revêt le «Made in Morocco» dans cette dynamique. «Le label marocain doit avoir une place de choix dans le marché local et international et nous ne ménagerons aucun effort pour y arriver. C'est une priorité inscrite au programme du gouvernement», insiste-t-il. Et d'ajouter que «le développement de la fabrication locale, c'est aussi le développement de marques purement marocaines de qualité et à des prix abordables pour le consommateur national». Le ministre a également incité les professionnels à «capter la commande privée (grandes et moyennes surfaces, centrales d'achat..) ainsi que la commande publique pour le développement du Made in Morocco». La rencontre du ministre de l'industrie avec les représentants de l'AMITH a été une occasion de revenir sur les réalisations atteintes dans le secteur, notamment dans le cadre du plan de relance industrielle. On note l'accompagnement de 102 projets d'investissement dans l'ensemble de la chaîne de valeur textile, allant de l'amont jusqu'au produit fini. Ces projets portent sur un investissement prévisionnel de 3,07 milliards de dirhams. Ils devraient créer à terme plus de 15.555 emplois stables. Se référant à la tutelle, les projets accompagnés généreraient au titre de la 3ème année un chiffre d'affaires prévisionnel de plus de 6,96 milliards de dirhams, dont 44% destinés au marché local. Rappelons que le textile est le premier pourvoyeur d'emplois industriels au niveau national. Le secteur capte à lui seul 22% de l'effectif industriel. Le secteur a créé sur la période 2014-2020, phase du déploiement du Plan d'accélération industrielle, 116.000 emplois dans le secteur dépassant largement l'objectif initial (116%). Il a par ailleurs réalisé un chiffre d'affaires additionnel de 5,5 milliards de dirhams. Pour ce qui est de la dynamique d'investissement observée au titre du Plan d'accélération industrielle, un total de 227 projets d'investissement ont été lancés dans le secteur d'un montant global de 5,6 milliards de dirhams. On relève dans ce sens 38 projets locomotives contre 189 projets d'investissement PME.