L'orientation vers le «made in Morocco» semble se conforter de jour en jour jusqu'à figurer comme on l'a vu récemment parmi les choix centraux du gouvernement en matière économique. Même s'il n'est plus besoin de justifier le bien-fondé d'un tel choix, ne serait-ce qu'au vu de ce qui s'est passé lors de la pandémie, certains, pour des raisons inconnues, tentent malgré tout de le remettre en cause en plaçant le débat d'emblée sur un faux terrain. Ainsi et contrairement à ce qu'on pourrait ou voudrait faire croire, donner la priorité aux produits, services et prestations d'entreprises marocaines n'est pas de nature à remettre en question l'option d'ouverture économique elle aussi prise par le Maroc depuis longtemps et de manière irréversible. Pour produire plus de valeur ajoutée sur le sol national, les opérateurs économiques auront mécaniquement et toujours des besoins plus importants en certains intrants et de plus d'équipements. Les grandes économies mondiales sont aussi les plus gros importateurs en intrants et en demi produits pour leurs industries. De même, l'option «made in Morocco» n'est pas antinomique avec l'orientation export. En définitive, et c'est un principe connu depuis longtemps, l'économie marocaine ne pourra se renforcer de manière durable et soutenue que si les entreprises marocaines sont d'abord compétitives sur leur propre marché domestique.