Comme chaque année, l'opération Haj suscite la polémique. Le pèlerinage 2006 ne déroge pas à la règle. Comme chaque année, l'opération Haj suscite la polémique entre les différents partenaires qui participent à son organisation. Pour l'année 2006, le pèlerinage aux lieux Saints ne déroge pas à la règle. La publication par le ministère du Tourisme de la liste des agences de voyages ayant bénéficié de l'agrément nécessaire pour participer à l'opération a provoqué une vive réaction de protestations de la part de celles qui ont été écartées. Alors que certaines ont fustigé les critères retenus par la commission créée auprès du ministère du Tourisme afin d'établir la liste et de répartir les quotas, d'autres estiment que ladite commission n'aurait respecté aucun critère de sélection et que ses décisions auraient été prises sur la base d'enjeux personnels de certains de ses membres. Pour le ministère de tutelle, les choses ont été faites dans les règles et le choix des bénéficiaires a obéi à des critères précis et dont les agences ont été préalablement informées. L'objectif de la commission chargée du pèlerinage étant d'améliorer le contrôle de l'opération et de protéger les pèlerins contre tout abus de la part de certaines agences dont le comportement entache la bonne image du secteur. Il est à rappeler que, ces dernières années, plusieurs cas d'escroquerie et d'abus de confiance ont été enregistrés dans différentes villes du Maroc. Ainsi, on a vu comment un patron d'agence s'était évaporé dans la nature après avoir arnaqué plusieurs dizaines de candidats au pèlerinage. On a vu aussi des pèlerins protester, à leur retour, pour la non-conformité des services sur place avec ceux promis au moment de la signature du contrat. Dans le souci, affirme-t-on, d'éviter ce genre de pratiques, des conditions de solvabilité ont été retenues par la commission de sélection. Toutefois, la répartition en elle-même participe à la désorganisation de l'opération puisque le problème reste le même : plusieurs agences agréées qui se disputent les quelque dix mille places qui leur sont réservées et les critères de distribution ne sont pas très clairs. Car, la répartition qui a été faite est inégale puisque toutes les agences retenues n'ont pas reçu le même nombre de places à commercialiser. En plus, la responsabilité n'est pas limitée et le risque d'abus ou même d'escroquerie demeure le même. Or, l'idéal aurait été que les autorités compétentes lancent un appel d'offres national visant à sélectionner un opérateur capable d'organiser l'opération afin de limiter les responsabilités. Il s'agit de choisir une agence disposant du meilleur réseau national, de la meilleure compétence technique et de la meilleure situation financière. Autrement, on reste toujours otage d'une pratique obsolète qui rentre dans le cadre de l'économie de rente qui ne cadre plus avec le Maroc nouveau.