Entretien avec Jamal Souissi, réalisateur et producteur marocain ALM : Vous avez reçu plusieurs prix au cours d'autres événements cinématographiques, que représente pour vous celui du meilleur film arabe remporté récemment lors de cette 37ème édition ? Jamal Souissi : Bien sûr que ce nouveau prix représente beaucoup pour moi. D'autant plus que «Morjana» était en compétition avec plusieurs films représentant d'autres pays au cours de ce festival. Je suis très content que le film soit salué et apprécié par les membres du jury et le public et ait pu obtenir cette distinction à l'issue de sa projection ailleurs et lors d'un prestigieux événement international tel que celui d'Alexandrie. Nous avons ainsi été récompensés pour notre travail et tous les efforts déployés en ces temps difficiles liés à la pandémie de Covid-19 pour la préparation et le tournage et la post-production du film. Quelle a été, à votre avis, la particularité de «Morjana» par rapport aux autres films ayant concouru lors de cette compétition ? Je dirais avec modestie et sans aucune prétention que «Morjana» mérite vraiment ce prix. C'est un film dans lequel on retrouve différents types d'art, de la musique, de l'opéra et du tarab gharnati... D'ailleurs, le film raconte l'histoire très touchante de la souffrance d'une jeune comédienne et cantatrice, qui réussit sa tournée en Europe et décide ensuite de rentrer au pays pour y faire découvrir l'opéra Carmen au public. Est-ce que le fait que l'idée de ce film soit tirée d'une histoire vraie a contribué à l'obtention de ce prix ? Le film «Morjana» met la lumière sur une jeune femme battante que l'on retrouve partout dans les sociétés au Maroc et d'autres pays d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique. C'est l'histoire du combat de cette femme contre tous les tabous dans la société, au travail, dans le monde de l'art, ... Comment expliquez-vous la domination marocaine dans le palmarès de ce festival ? La domination des artistes marocains lors de cette compétition internationale prouve que le cinéma marocain est arrivé à maturité et à même de faire de meilleurs films permettant de représenter le Maroc dans de grandes manifestations cinématographiques tenues partout dans le monde. Nous espérons que le nouveau gouvernement soutienne vraiment le cinéma marocain et accompagne l'avancée qu'il connaît ces derniers temps. Parce que vu l'importance de l'image pour sa diffusion dans le monde, le film est devenu le meilleur ambassadeur de n'importe quel pays à l'étranger. D'ailleurs à l'heure où je vous parle, le film «Morjana» est projeté pour des membres de la communauté marocaine au Canada. C'est une projection spéciale que j'ai voulu leur offrir.