Le volume des eaux usées urbaines atteindra 1 milliard de m3 en 2050 Evaluer le potentiel et l'opportunité de réutilisation des eaux usées traitées à l'échelle nationale et par bassin hydraulique. C'est l'objectif du nouveau projet ambitieux mené par le département de l'eau. En effet, la Direction générale de l'eau planche actuellement sur une «Etude de planification des projets de réutilisation des eaux épurées» qui vise à intégrer la réutilisation des eaux usées dans la planification en eau et qui tiendra compte du besoin hydrique, de la planification de la ressource par bassin hydraulique, du développement de l'offre présent et futur, du confortement de la ressource disponible conventionnelle ou non conventionnelle et du type de réutilisation direct ou indirect. Il s'agit dans le même sens d'effectuer un état des lieux et d'établir un diagnostic de réutilisation des eaux épurées existantes. Dans le même raisonnement, des projets de réutilisation futurs aux horizons 2027, 2035 et 2050 seront proposés. Ce chantier inclut également la mise en oeuvre d'un programme prioritaire de projets de réutilisation des eaux épurées à l'horizon 2027. A noter que cette étude s'inscrit dans le cadre du Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation 2020-2027, constituant la première phase du projet national de l'eau 2020-2050. Résorber le déficit hydrique Le secteur de l'eau fait face à des problématiques majeures dont la limitation des ressources en eau et leur raréfaction sous l'effet du changement climatique. A cela s'ajoute une dégradation de la qualité de cette denrée. «Cette dégradation est engendrée par les différentes sources de pollution dont particulièrement les rejets domestiques et industriels», indique la même source. En termes de chiffres, le volume des eaux usées urbains est d'environ 700 Mm3 actuellement. Il s'élèvera à 1 milliard de m3 à l'horizon 2050. «Depuis le lancement du Plan national d'assainissement liquide (PNA) en 2006 et du nouveau Plan national d'assainissement mutualisé (PNAM) en 2019, plus de 157 stations d'épuration des eaux usées ont été réalisées et le taux d'épuration des eaux usées est passé de 7% en 2006 à plus de 50% en 2020 et devra atteindre les 80% en 2050», souligne le département de l'eau ajoutant que les eaux usées épurées représentent, dans le contexte hydrique du Maroc, une ressource constante et pérenne qui peut contribuer à la résorption du déficit hydrique local et la préservation du milieu naturel. On notera que 34 projets de réutilisation ont été mis en place ces dernières années avec un volume mobilisé de près de 71 Mm3/an à fin 2020. Cela concerne notamment l'arrosage des golfs et des espaces verts et la réutilisation dans le secteur industriel. Sur le plan réglementaire, la loi 36-15 sur l'eau renforce cette stratégie et considère les eaux usées comme partie intégrante du domaine public hydraulique permettant d'intégrer les eaux usées épurées réutilisées comme une ressource mobilisée additionnelle, durable et constante, dont il est essentiel de prendre compte dans la planification de la ressource. Dans cette perspective, le projet du Plan national de l'eau propose le recours aux eaux non conventionnelles, notamment la réutilisation des eaux usées épurées avec l'objectif fixé de près de 340 Mm3 d'eaux usées réutilisées en 2050.