Jeudi 17 décembre courant, le siège du ministère délégué chargé de l'Eau a abrité les travaux d'un atelier pour promouvoir la réutilisation des eaux usées épurées. L'évènement, présidé par la ministre déléguée chargée de l'Eau, Charafat Afailal, était l'occasion de présenter les grands axes du projet du Plan national de réutilisation des eaux usées, élaboré par le ministère en collaboration avec les départements ministériels et établissements publics concernés. Dans son allocution d'ouverture, la ministre a abordé les contraintes qui pèsent sur le secteur de l'eau au Maroc, limitation des ressources en eau, raréfaction des ressources sous l'effet des changements climatiques, déficits hydriques structurels au niveau des bassins du Sud, du Centre et de l'Est, et surexploitation des eaux souterraines avec assèchement progressif de certaines sources. Elle a signalé qu'aujourd'hui au Maroc, malgré les potentialités existantes et l'importance des volumes d'eau usée épurée dans les 90 stations d'épuration existantes, permettant un taux d'épuration de 38%, la réutilisation des eaux usées épurées reste encore très limitée. Les projets de réutilisation réalisés ou en cours ne dépassent pas 18, permettant l'utilisation de seulement 38 Millions m3 d'eau usée épurée par an. Pour faire face à ces contraintes, le projet de Plan national de l'eau préconise, en plus de l'économie de l'eau et de l'augmentation de l'offre, le recours aux eaux non conventionnelles, notamment la réutilisation des eaux usées. Un objectif de près de 325 Mm3 d'eaux usées réutilisées a été fixé à l'horizon 2030. Aussi, pour combler ce retard, le ministère, en collaboration avec les départements concernés et l'ensemble des partenaires, a élaboré un projet de Plan national de réutilisation des eaux usées, qui prévoit la réalisation d'environ 162 projets, pour réutiliser près de 325 Mm3 d'eau usée épurée à l'horizon 2030. « Il est temps, maintenant, de mette en œuvre des mesures d'incitation, financière et techniques afin d'encourager davantage le recours à cette ressource non conventionnelle particulièrement pour l'arrosage des espaces verts, l'irrigation et également pour l'usage industriel », a indiqué la ministre. A noter que cet atelier s'inscrit dans une perspective de sensibilisation, d'encouragement et de promotion de la réutilisation des eaux usées épurées comme alternative à l'utilisation des eaux conventionnelles, et en particulier les eaux souterraines. Il tend à constituer un levier pour la mise en œuvre des projets de réutilisation des eaux usées pour l'irrigation dans le secteur agricole et l'arrosage des golfs et des espaces verts. Organisé conjointement avec l'Institut Méditerranéen de l'Eau et l'Agence de Coopération allemande (GIZ), l'atelier a pu partager les expériences de plusieurs pays du pourtour méditerranéen sur la réutilisation des eaux usées (France, Espagne, Tunisie...). Des études de cas au Maroc ont été également mises en évidence.