A partir de 2019, les eaux usées épurées d'Ain Aouda serviront à l'arrosage du Golf royal Dar Essalam. L'action sera accomplie, en vertu d'une convention signée, jeudi à Rabat, par Charafat Afailal, Ali Fassi Fihri et Abderrahman Bouftass. Les dessous financiers du projet Pour l'heure, l'étude et la passation des marchés s'étaleront jusqu'à 2016 pour que les travaux du projet, d'un coût de 174 millions de DH, démarrent en 2017. «Nous devons mettre une STEP (station d'épuration) d'un montant de 120 MDH», précise le DG de l'ONEE en rappelant qu'une part supplémentaire de 54 MDH sera destinée à la réutilisation des eaux usées épurées. Un procédé qui permettra l'arrosage de 95 ha d'espaces verts du Golf royal Dar Essalam assurant ainsi une économie d'eau potable de plus de 1,3 millions de m3 par an. Quant au volume épuré réutilisable, il sera de 3.600 m3/j. En général, la station d'épuration d'Ain Aouda sera en mesure de répondre aux exigences d'arrosage du Golf royal Dar Essalam en termes de normes de qualité des eaux moyennant un procédé de traitement très poussé qui exigera le changement du procédé d'épuration d'une boue activée de moyenne charge à une boue activée de faible charge, soit un traitement tertiaire. Concrétisation d'un souhait royal
«Cette convention était tellement attendue», se félicite M. Bouftass, président du Golf royal Dar Essalam, en soufflant que l'arrosage par les eaux usées était un souhait royal. «Ce projet sera une locomotive pour d'autres Golfs afin de les inciter à consommer des eaux usées», enchaîne le président du Golf, qui compte à son actif 45 ans d'existence. «Auparavant, on avait peur d'utiliser les eaux usées dans les Golfs du monde», rappelle-t-il en caressant le vif espoir que ce projet voie les jours dans le meilleur délais. Une expérience modèle «La réutilisation des eaux usées épurées de la station d'Ain Aouda pour l'arrosage du Golf royal Dar Essalam est un projet modèle à plusieurs égards», estime la ministre déléguée chargée de l'eau en précisant que son département encourage l'utilisation des eaux usées épurées pour divers usages. Dans ce sens, Mme Afailal a pris appui sur le projet national de l'eau qui préconise le recours aux eaux non conventionnelles. L'objectif à atteindre étant de l'ordre de 325 mm3 en 2030. Afin de concrétiser cet objectif, le ministère, en collaboration avec les départements concernés, élabore actuellement un projet de plan national de réutilisation. «Ce projet sera présenté lors de l'atelier consacré à la réutilisation des eaux usées qui se tiendra en décembre 2015», annonce Mme Afailal en soulignant que la réutilisation organisée et contrôlée des eaux usées demeure très limitée. D'ailleurs les projets de réutilisation mis ou en cours de mise en service se chiffrent à 18 seulement et mobilisent 38 millions m3/an.