Deux des principales cartes nationales à Helsinki, Boulami et Benhassi, n'auront brillé qu'à moitié. Engagée mardi sur le 800m, la Marocaine a offert au Maroc sa première médaille d'argent. Le spécialiste du 3000m steeple, lui, s'est contenté de la quatrième place. D'aucuns misaient sur leurs fortes chances de faire hisser le drapeau national dans les Mondiaux d'athlétisme d'Helsinki (6-14 août). Ils ne l'auront fait que peu, ou pas du tout. Eux, c'est bien Brahim Boulami, engagé mardi 9 août dans l'épreuve finale du 3000m steeples, et Hasna Benhassi, une des favorites pour le 800m. Celle-ci a offert au Maroc sa première médaille dans ce championnat du monde. Même si elle aurait pu faire mieux mardi soir, Benhassi aura au mois eu le mérite de glaner une précieuse médaille d'argent. Avec 1mn 59sec 42/100, la Marocaine est arrivée derrière la Cubaine Zulia Catalayud (1:58.82). La médaille de bronze a été enlevée par la Russe Tatyana Andrianova (1:59.60). Dans des propos recueillis par la MAP, Benhassi n'a pas caché sa déception, affirmant qu'elle visait le métal précieux. Mais son rêve s'est évaporé : «L'or s'étant transformé en argent, en raison d'une faute technique que j'ai commise dans les derniers 200m ». En effet, et dans une tentative de se démarquer du reste des athlètes, Benhassi est sortie du couloir n°1 vers le couloir n°3 et touché l'Américaine Hazel Clark. L'excès d'effort qui s'en est suivi et le contact avec l'Américaine a fait qu'elle s'est retrouvée loin de la Cubaine. « Pour la première fois, j'ai commis une faute technique que je paie cher ». A cela s'ajoute la nature de la course, qui était rapide, et les conditions climatiques, pluies et les vents forts à la clef, qui ont rendu la tâche de la Marocaine plus difficile, son erreur, fatale. Benhassi s'est tout de même déclarée «satisfaite» d'avoir enlevé la deuxième place du podium. «J'ai réussi, aujourd'hui, à confirmer mon statut d'athlète qui sera prête à réaliser plus de performances lors des différents rendez-vous mondiaux », a-t-elle confié. Brahim Boulami, lui, a raté le coche en finish. Arrivé quatrième, il n'en aura pas moins brillé tant par son retour en force sur la scène athlétique, après une longue période d'absence, que par sa combativité. L'épreuve du 3000m steeple sur laquelle il était engagé a été remportée par le Qatari, d'origine kényane, Saif Saaeed Shaheen, auteur de 8mn 13sec 31/100, et qui a devancé ses ex-compatriotes Ezekiel Kemboi (8:14.95) et Brimin Kipruto (8:15.30). Conscient qu'il a laissé filer la médaille de bronze entre ses doigts, Boulami a déclaré avoir commis deux erreurs: «La première, lorsque j'ai ralenti le rythme en arrivant à l'obstacle d'eau et la seconde lorsque, regardant en arrière, je fus surpris par le Kényan Brimin Kipruto. C'est à ce moment que j'ai réalisé que la médaille de bronze s'est volatilisée », a-t-il expliqué. Boulami a toutefois assuré que la logique a été respectée dans cette épreuve. Serein, Boulami a prouvé que son statut de favori de cette distance n'était pas volé et que malgré son âge avancé, 32 ans, le meilleur était encore à venir. Présente sur place, Nawal El Moutawakkil a d'ailleurs exprimé son regret quant à ce résultat, notant toutefois que Boulami «a bien accompli sa mission». Idem pour Benhassi, dont l'ancienne championne olympique dit tout le bien du monde, évoquant «une consécration pour le parcours de cette athlète distinguée, qui représente la femme arabe et musulmane et défend les couleurs nationales avec courage et abnégation ». Toujours est-il que l'absence d'athlètes du calibre de Hicham El Guerrouj a bel et bien été ressentie. L'absence d'une relève à même de porter un flambeau hissé aux plus hauts niveaux par le fils de Berkane, et, avant lui, par Saïd Aouita, prédit de lendemains qui sont loin de porter à l'optimisme pour une des rares disciplines où le Maroc à réussi à marquer ses lettres en or sur la scène sportive internationale.