Une dispute banale entre deux amis tourne au drame dans l'ancienne médina à Casablanca. Sous l'effet de l'alcool, Adel a tué son ami Rachid car ce dernier a refusé de lui prêter ses baskets. «Ton fils est transporté dans l'ambulance de la protection civile vers les Urgences», a crié un jeune homme à sa voisine. Quand la mère, femme quadragénaire, habitant à l'ancienne médina de Casablanca, a entendu cette mauvaise nouvelle, elle n'a pas pu retenir ses larmes. Elle s'est fondue en larmes en réclamant du soutien. Ses voisins se sont précipités vers elle pour lui venir en aide et la soutenir dans ses circonstances douloureuses. Ils tentaient de la consoler et la calmer. Un jeune du quartier est venu lui annoncer que son fils a été évacué aux Urgences de l'hôpital Moulay Youssef. Il lui a même proposé de l'accompagner. Elle lui a été reconnaissante. À bord d'un petit taxi, le jeune voisin a tenté de la réconforter en lui expliquant que la blessure de son fils n'était pas si grave. Cependant, ce que le jeune qui l'avait dit au début est tout autre. En arrivant aux Urgences de l'hôpital Moulay Youssef, personne ne voulait lui donner des nouvelles de son fils et de la rassurer. Elle a tenté de savoir s'il est gravement blessé, s'il est encore en vie ou non. Mais en vain. Ce n'est qu'à une heure tardive de la nuit qu'une infirmière est venue chercher quelqu'un de la famille de Rachid. La mère s'est précipitée en courant vers elle. «Il faut le transporter aux Urgences de l'hôpital Ibn Rochd parce que son état de santé est très grave», lui a-t-elle lancé. La mère s'est fondue une fois encore en larmes. Elle ne savait à quel saint se vouer. Heureusement, le jeune voisin qui l'a accompagnée a pris l'initiative d'appeler la protection civile pour le transport de Rachid vers l'hôpital Ibn Rochd. Pourquoi alors l'ont-il gardé tout ce temps aux Urgences de Moulay Youssef, alors qu'ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour le secourir ? Pourquoi ne l'ont pas envoyé aussitôt arrivé vers l'hôpital Ibn Rochd ? La mère se posait ces questions sans réussir toutefois à leur trouver réponses. Arrivés aux Urgences de l'hôpital Ibn Rochd, la mère et son jeune voisin sont restés dehors. Les heures passaient sans aucune nouvelle du patient. Un moment plus tard, un jeune homme, bien habillé, s'est tenu devant elle. Il lui a demandé des nouvelles de son fils. Elle croyait qu'il est l'un de ses voisins. «Non, je suis un policier», lui a-t-il expliqué. Il est venu pour voir Rachid. Alors que ses collègues recherchaient à gauche et à droite son agresseur, à savoir Adel. Ce dernier était son ami intime. De coutume, ils ne se séparaient que rarement. Ils étaient ensemble la plupart du temps. Mais personne n'a su ce qui leur est arrivé ce jour du mois de juillet. Adel était de retour du port de Casablanca quand il a croisé Rachid. Le sang coulait de la joue gauche de ce dernier. Quelqu'un l'a balafré avant de prendre la poudre d'escampette. «Je vais me venger pour toi», lui a promis Adel. Ce dernier n'a pas accepté que son ami soit agressé par un inconnu. «Nous retournerons pour le rechercher», lui a-t-il assuré avant de l'inviter à une bouteille de vin rouge pour se calmer. Achetant deux trois-quart de vin rouge de chez un «Guerrab», les deux amis se sont réfugiés dans un coin près du port de Casablanca. D'un verre à l'autre, les deux jeunes hommes ont commencé à délirer. Tout à coup, Adel a remarqué que Rachid chaussait de nouvelles espadrilles. Il lui a demandé de la lui prêter pour quelques jours. Rachid a refusé. D'un reproche à l'autre, l'affaire dégénère. injures puis coups de poings. Quelques minutes plus tard, Rachid a pris une bouteille de vin rouge vide, l'a brisée et a blessé la main et le bras gauche de Adel. Ce dernier l'a attaqué violemment pour arracher le tesson de bouteille de sa main et lui en a donné un coup violent au niveau de son cou. Il lui a coupé les artères de sa nuque avant de s'enfuir. Vers les premières lueurs du lendemain matin, le médecin s'est présenté devant le policier, la mère de Rachid et son jeune voisin pour leur annoncer la mauvaise nouvelle : «Rachid a rendu l'âme suite à ses blessures». Le même jour à 22h, Adel est arrêté en état d'ivresse.