Une résolution marocaine appelant à une journée internationale contre le discours de haine a été adoptée à l'unanimité, ce mercredi par l'Assemblée Générale des Nations-Unies. Cette résolution présentée par le Maroc sur la lutte contre le discours de haine proclame, pour la première fois dans l'histoire des Nations-Unies, le 18 juin de chaque année comme « Journée internationale de la lutte contre le discours de haine ». L'adoption par consensus de cette résolution historique intervient dans un contexte mondial marqué par la multiplication du discours haine. De plus, elle a été coparrainée par plus de 75 pays, émanant de tous les groupes régionaux et de divers références culturels et cultuels. S'exprimant lors de la présentation de cette résolution devant l'Assemblée Générale, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale, a souligné que l'exacerbation des discours de haine va à l'encontre des valeurs de paix, de tolérance, de cohabitation et de vivre ensemble, consacrées par la Charte des Nations-Unies et le Pacte international des droits civils et politiques. Il a expliqué que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des Croyants, a pris conscience, précocement, des dangers posés par des discours haineux véhiculés par l'extrémisme violent, l'obscurantisme, le populisme, ainsi que le racisme de tous genre ». Omar Hilale a relevé qu'afin de faire face à ces dangers, le Souverain n'a cessé de plaider en faveur d'une vision solidaire du monde, et ce bien avant la crise du Covid-19. La résolution marocaine décline trois actions concrètes de l'engagement multilatéral, dont l'ONU sera le catalyseur, afin de renforcer la lutte contre le discours de haine, le racisme et la discrimination, à savoir la proclamation du 18 juin de chaque année en tant que « Journée internationale de la lutte contre les discours de haine » et la convocation d'une réunion de haut niveau de l'Assemblée générale, le 18 juin 2022, pour commémorer la première Journée internationale de lutte contre les discours de haine. Elle s'articule aussi autour de l'appel adressé aux Etats Membres à appuyer des systèmes transparents et accessibles afin de procéder au repérage, au suivi, la collecte de données et à l'analyse des tendances en matière de discours de haine, en vue de soutenir des réponses efficaces contre le discours de haine. A travers cette résolution, les Etats membres sont invités à sensibiliser l'opinion publique et à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel, le respect de la diversité et l'élimination de la discrimination fondée sur la religion ou la conviction, en insistant sur l'importance de l'éducation, de la culture, de la paix, de la tolérance, de la compréhension mutuelle et des droits de l'Homme. Elle met un accent particulier sur l'importance de la réconciliation comme vecteur de paix et de développement durable, et sur le rôle central des leaders religieux pour lutter contre toutes les formes de violence et de haine.