La France peut jouer un rôle de connecteur avec l'Europe Le Maroc et la France gagneraient à développer un partenariat renforcé autour de l'hydrogène vert. Dans ce schéma, le secteur privé a un rôle central à jouer. «Les perspectives qu'offre cette coopération en termes de décarbonation intéressent à la fois les industriels et plus généralement les entreprises», affirme Phillipe Gautier, directeur général de Medef International, lors d'un webinaire intitulé «Hydrogène, levier de renforcement du partenariat France-Maroc» organisé le 29 juin 2021 par Medef International en partenariat avec l'Iresen et la CGEM. «Puissance économique et industrielle du bassin méditerranéen, le Maroc affiche de solides ambitions en matière de transition énergétique, avec notamment l'objectif de tirer 50% de son énergie de sources renouvelables à l'horizon 2030. Pays tourné à la fois vers les marchés européens et du continent africain, le Maroc fait preuve d'un intérêt fort pour l'hydrogène et d'un grand dynamisme à développer coopérations et projets, avec des acteurs institutionnels et le secteur privé», souligne la partie française indiquant qu'au-delà des avantages énergétiques qu'il offre, l'hydrogène peut être une opportunité supplémentaire pour le Maroc pour renforcer sa place dans les chaînes de valeur régionales, avec l'Europe notamment. Le secteur privé, acteur incontournable de la transition énergétique Pour Said El Hadi, président de la commission économie verte de la CGEM, «il est clair aujourd'hui que la filière de l'hydrogène constituera un des plus grands piliers des étapes à venir de la transition énergétique globale». Tout en rappelant le pacte vert initié par l'Europe, il rappelle que les besoins d'importation de l'énergie verte par l'UE à l'horizon 2050 seront de l'ordre de 7.500 térawatts-heure, soit l'équivalent d'environ 15 fois la consommation actuelle de la France en électricité. Cela représente de larges opportunités pour des pays à fort potentiel d'exportation de ce type de matière dont le Maroc. «Selon les différentes estimations et évaluations, le Maroc est dans le top 10 des pays les mieux dotés en ressources éoliennes et solaires dans le monde. Sa proximité avec l'Europe est un avantage et donc il peut contribuer à la transition écologique européenne», argumente-t-il. Concernant la transformation énergétique, il relève que le secteur privé doit être à l'avant-garde parce que l'essentiel des investissements est dans l'industrie expliquant qu'il appartient au secteur privé de s'organiser et d'anticiper ce changement afin qu'il se fasse de la manière la plus fluide. De son côté, Mohammed Yahiya Zniber, président du cluster hydrogène du Maroc, a souligné que pour le pays le sujet de l'hydrogène vert n'est qu'un complément naturel de la politique menée par le Royaume depuis plusieurs années rappelant que sa feuille de route s'articule autour de trois axes, à savoir l'axe technologique, l'axe investissement et approvisionnement ainsi que l'axe marché et demande.