Les prévisions pour le Royaume tablent sur une croissance de 4,6% en 2021 La Banque mondiale donne un avant-goût de son rapport semestriel de suivi de la situation économique du Maroc. Intitulé «Créer un élan pour la réforme», le rapport trace l'évolution de la conjoncture économique six mois après la publication du précédent rapport établissant un focus sur l'analyse des dynamiques du marché du travail au Maroc. Dans l'attente de la révélation des principaux chiffres de cette analyse, qui seront dévoilés ce mardi lors d'un point de presse virtuel, la Banque mondiale partage une synthèse de ce travail élaboré par Javier Diaz Cassou, économiste principal. Pour la Banque mondiale, la reprise économique au Maroc pourrait être progressive et irrégulière. Les anticipations faites dans ce sens tablent sur une croissance de 4,6 % en 2021, soutenue par la bonne performance du secteur agricole et par une reprise partielle des secteurs secondaire et tertiaire. «Dans ce scénario de référence, le PIB réel ne reviendrait à son niveau d'avant la pandémie qu'en 2022 et la perte cumulative de production causée par la crise serait importante», relève-t-on dans ce sens. Et d'ajouter que «la balance des risques à la baisse demeure prépondérante compte tenu de la propagation mondiale de nouveaux variants de coronavirus plus infectieux, des contraintes d'approvisionnement qui affectent la campagne de vaccination du Maroc et des vulnérabilités macro-financières déclenchées par la crise». L'institution financière internationale observe par ailleurs une atténuation de l'impact socio-économique de la crise et ce grâce aux vastes programmes de transferts monétaires mis en place, notamment en période de confinement. «Une particularité du cas marocain est, cependant, que les mesures d'atténuation adoptées par les autorités ont réussi à amortir la réduction des revenus qu'une grande partie des ménages (formels et informels) les plus pauvres aurait autrement subie, évitant ainsi une augmentation beaucoup plus importante de la pauvreté», commente dans ce sens la Banque mondiale qui préconise une approche plus structurelle pour garantir une répartition uniforme des avantages de la reprise post-Covid. Pour la Banque mondiale, le Maroc est considéré comme étant un pays qui a su profiter de la crise de Covid-19 pour en faire une opportunité et lancer un ambitieux programme de réformes transformatrices. «Si leur mise en œuvre est réussie, ces réformes pourraient déboucher sur une trajectoire de croissance plus forte et plus équitable», relève-t-on de la Banque mondiale qui identifie dans ce sens trois canaux par lesquels les réformes engagées pourraient augmenter le potentiel de croissance de l'économie marocaine. On cite en premier l'augmentation de la contestabilité du marché en renforçant la concurrence et en rationalisant le rôle des entreprises publiques dans l'économie. Le deuxième canal est celui du secteur privé dont la dynamique pourrait faire un meilleur usage du large stock de capital physique accumulé au cours des dernières décennies, augmentant ainsi les gains en termes de croissance des infrastructures existantes. A cela s'ajoute l'accélération du rythme de formation du capital humain. Ceci pourrait, selon la Banque mondiale, permettre à un plus grand nombre de citoyens marocains de réaliser leur potentiel de productivité, ce qui contribuerait à relever le niveau de vie et à accélérer la croissance économique.