Le Premier ministre a présidé, lundi, la présentation de la plate-forme de l'INDH. Il s'agit de décliner des projets aux niveaux national, provincial et local avec les budgets qui vont avec. Le financement des initiatives pour le reste de 2005 est déjà ficelé. Driss Jettou a présidé, lundi à Rabat, une cérémonie de présentation de la plate-forme de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) en présence de plusieurs ministres de son équipe et des représentants de services centraux de l'Intérieur impliqués dans cette initiative. Cette plate-forme vise à définir un plan d'actions qui seront menées dans le cadre de l'INDH qui, affirme le gouvernement, seront un complément de l'action de l'exécutif dans une approche globale intégrée privilégiant les dimensions humaine et sociale. Ainsi, la présidence du comité national de pilotage revient au Premier ministre. Cette structure sera chargée de la coordination de tous les projets et initiatives au niveau national. Au niveau provincial ou préfectoral, est institué un comité provincial qui aura pour mission de coordonner, mais surtout de valider les Initiatives locales de développement humain (ILDH). Ces dernières seront arrêtées, coordonnées et suivies par un comité local où seront représentés associations, élus et autorités locales. Selon l'un des décrets accompagnant l'INDH (décret sur les procédures d'exécution des dépenses), c'est au Premier ministre que revient le rôle d'ordonnateur du compte d'affectation spéciale dénommé « Fonds de soutien à l'INDH ». Driss Jettou est secondé par des ordonnateurs-adjoints qui sont les walis et gouverneurs avec possibilité, pour ces derniers, de désigner à leur tour des vice-ordonnateurs-adjoints. La plate-forme de l'INDH, c'est aussi un ensemble de quatre programmes nationaux qualifiés de prioritaires. Il s'agit du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural, d'un programme de lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain, d'un troisième programme contre la précarité et, enfin, d'un programme transversal portant sur des efforts de formation, d'assistance et d'un système de micro-crédits. La priorité, dans un premier temps, ira à 360 communes rurales parmi les collectivités démunies en plus d'un ensemble de 250 quartiers urbains aux populations souffrant d'insuffisance d'infrastructures de base et de services de proximité. Cette plate-forme met aussi des chiffres sur des projets. Et notamment pour cette seconde partie de l'année en cours. C'est ainsi que, à en croire l'argentier du Royaume, 160 millions de dirhams seront alloués aux programmes urbains et ruraux à raison de 1 million DH par province ou préfecture et entre 2 et 5 millions DH pour les chefs-lieux des seize régions du Royaume. Le programme de lutte contre la précarité, lui, bénéficie d'un apport de 80 millions de dirhams pour cette deuxième moitié de 2005. Cette enveloppe sera ventilée selon les projets qui seront retenus avec une priorité pour les franges les plus démunies de la société : enfants abandonnés, personnes sans domiciles fixes et mendiants. Le programme transversal, lui, bénéficiera d'une enveloppe de 10 millions DH. Pour ce qui reste de l'année 2005, l'INDH mobilise une enveloppe globale de 250 millions de dirhams avec une contribution de 50 millions DH de l'Etat, les collectivités locales avec 100 millions DH et le même montant avancé par le Fonds Hassan II. Le 27 juin dernier à Agadir, la convention de financement de l'INDH a été signée en présence de Sa Majesté le Roi. Convention portant sur un financement de 10 milliards DH, elle prévoit un effort progressif de l'Etat et des collectivités locales pour aller de 1,5 milliard à 2,5 milliards DH par an d'ici à la fin de la décennie. Deux jours plus tard, le Conseil de gouvernement, réuni le 29 juin, a adopté deux décrets pour accompagner l'exécution et la coordination des programmes et opérations prévus dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain. Le premier décret officialise un compte d'affectation spéciale intitulé «Fonds de soutien à l'INDH» et qui devra figurer dans la prochaine loi de Finances. Le deuxième est relatif aux procédures d'exécution des dépenses prévues pour la totalité des programmes et initiatives de l'INDH. Dès les premiers jours ayant suivi le discours royal annonçant l'adoption de l'INDH, le ministre de l'Intérieur avait affirmé que la fermeté sera de rigueur contre toute pratique malsaine dans le cadre de ce chantier national et quel qu'en soit l'auteur.